Ainsi donc, le plan d’aménagement général (PAG) de Mamer a été annulé par le Tribunal administratif la semaine dernière.
Si Gilles Roth fait l’étonné, c’est à n’y rien comprendre. Ce PAG, un document essentiel qui donne les lignes du développement d’une commune, n’aurait jamais dû être validé par le ministre de l’Intérieur d’alors, Jean-Marie Halsdorf.
Un rappel du calendrier n’est pas inutile. Jean-Marie Halsdorf valide le PAG, contre les avis de nombre d’experts de son ministère, le 22 octobre 2013. Deux jours après les élections législatives et quelques heures après que les premiers signes d’une négociation entre le DP, le LSAP et déi gréng visant à évincer le CSV du pouvoir sont apparus. Faut-il voir dans ce paraphe le dernier cadeau d’un ministre à un de ses fidèles ?
Gilles Roth, lui, s’est vu pharaon. Pour lui, tout était bon pour que sa commune grandisse, quel qu’en soit le coût. L’histoire de sa propre ville ? Il s’en fiche royalement. Dans la Revue technique du troisième trimestre 2014, le directeur du service des Sites et Monuments nationaux (SSMN), Patrick Sanavia, revient sur la méthode employée pour répertorier les bâtiments historiques dignes d’intérêt. Ce travail a été réalisé pour les 106 communes du pays. À leur charge, ensuite, de décider de protéger tout ou partie des bâtiments proposés.
À Mamer, les experts ont dénombré 57 maisons dignes de protection. Par rapport aux autres communes, c’est un chiffre plutôt bas. Esch-sur-Sûre, par exemple, en compte 190, mais a décidé d’en protéger 180.
Eh bien, qu’ont décidé le bourgmestre de Mamer et sa majorité au conseil municipal ? On ne protège rien ! Arguant du fait qu’il ne veut pas brider le développement de sa ville, Gilles Roth ne voit pas de problème à ce que l’on rase l’identité de Mamer.
La décision du Tribunal administratif est donc une excellente nouvelle. Si ce PAG était passé, on aurait pu craindre une jurisprudence qui aurait condamné tous les sites architecturaux remarquables du pays.
De notre journaliste Erwan Nonet
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