Editorial – Gare à la psychose

Depuis un peu plus d’une semaine, le menace terroriste qui plane sur l’Europe et plus particulièrement sur nos pays voisins est sur toutes les lèvres. Vendredi, les nouvelles se sont enchaînées : dix interpellations à la suite des attentats commis à Paris, deux arrestations après une razzia antiterroriste à Berlin et la publication de détails sur les attentats jihadistes déjoués en Belgique…

Après ces événements, le gouvernement luxembourgeois a décidé de revoir son dispositif pour lutter contre le terrorisme. Un plan renforcé impliquant le Haut-Commissariat à la protection nationale, le Service de renseignement de l’État, la cellule antiterroriste de la police, mais aussi l’armée, sera rapidement mis sur pied. Avec la présidence du Conseil de l’UE au deuxième semestre de cette année, la menace « réelle » bien qu’ « abstraite » décelée par le ministre de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider, risque d’augmenter.

Avec ce qu’il s’est passé la semaine dernière à Paris et les événements de jeudi soir à Verviers, à moins de 100 kilomètres de la frontière luxembourgeoise, la menace subjective et donc le sentiment d’insécurité sont bien élevés chez les gens, a souligné vendredi matin Michaël Dantinne, criminologue à l’université de Liège, sur les ondes de la radio belge Vivacité. La menace objective resterait cependant « assez faible ». En d’autres termes : si la vigilance doit rester de mise, il ne faut pas céder à la panique.

Ce même mot d’ordre doit valoir pour les responsables politiques qui, sous le choc des attentats de Paris, ont été nombreux à appeler à un renforcement accru des mesures de sécurité. Le transfert des données de passagers voyageant sur le sol européen font partie des principales revendications. L’établissement de contrôles renforcés dans l’espace Schengen est une autre exigence.

Il faudra faire la part des choses sans tomber dans le piège du soupçon généralisé. Les auteurs des attentats de Paris étaient fichés par les autorités. Cela ne les a pas empêchés de passer à l’acte. La menace posée par des jihadistes isolés nécessite une réponse bien réfléchie.

De notre journaliste David Marques

 

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