Un nouveau Lorrain sur trois s’installe dans le nord de la région, selon une étude de l’Agence française d’urbanisme et de développement durable.
Ce n’est pas un hasard, le bassin d’emploi se trouve au Luxembourg et nulle part ailleurs. Les transports sont, devant l’immobilier, le goulot d’étranglement de cette ruée vers l’emploi. À tel point que, régulièrement, les projets les plus fous ressortent des placards. Leur objectif est louable : permettre aux travailleurs frontaliers d’arriver en temps et en heure chez leurs employeurs. Cela peut être utile, parfois.
Après Anne Grommerch, maire de Thionville, et son monorail au-dessus de l’autoroute, Patrick Luxembourger, premier édile de Terville, a dégainé son projet ultrasecret, mais pas tant que ça. Un téléphérique ? Des routes suspendues ? Un train souterrain ? Nous n’en savons pas plus pour l’instant. Ce qui est certain, c’est que l’énergie dépensée par les élus locaux pour proposer des solutions alternatives au train et à la voiture serait peut-être mieux utilisée à résoudre les problèmes actuels. L’A31, qui relie la Lorraine au Luxembourg, est dans un tel état de délabrement qu’on pourrait penser cette route abandonnée. La différence de revêtement entre le côté français et le côté luxembourgeois est même risible. À se demander parfois si elle ne sert pas la nuit de décor à des films d’horreur. Le transport ferroviaire, quant à lui, est surpeuplé quand il n’est pas délaissé tant il est aléatoire.
Alors, avant de se lancer dans la construction d’un monorail à 400 millions d’euros ou de portails de téléportation beaucoup plus onéreux, et par ailleurs pas totalement au point, il serait bon d’envisager des solutions sur le court terme. Comme élargir l’A31 à trois voies ou améliorer le réseau ferroviaire pour que l’incertitude n’y soit qu’un mauvais souvenir. Et réfléchir avec les employeurs à des plages horaires plus flexibles, permettant d’éviter ces fameuses heures de pointe tant redoutées. La réflexion est utile et les projets d’aujourd’hui, même enterrés, serviront les réalisations de demain. Mais agissons avant tout sur l’existant.
De notre rédacteur en chef adjoint Christophe Chohin