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Charlotte négligée

Le Luxembourg commémore en ce 14 avril 2015 une date importante de son histoire. Il y a exactement 70 ans, la Grande-Duchesse Charlotte est revenue de son exil, provoqué par l’invasion allemande pendant la Seconde Guerre mondiale (lire notre dossier).

La souveraine historique a été accueillie le 14 avril 1945 par une vague d’euphorie et une clameur exceptionnelle. La population, éprouvée par les affres de la guerre, rendait hommage à la Grande-Duchesse Charlotte pour l’engagement et la détermination dont elle avait fait preuve loin de son pays natal. Elle était devenue le symbole de l’unité et de la résistance du pays et aura, avec son action, permis au « petit » Grand-Duché de sortir renforcé de cette sombre page de l’histoire du XXe siècle.

Malgré tout ce poids historique, la cérémonie de commémoration qui aura lieu aujourd’hui sur la place Clairefontaine, au pied de la statue de la Grande-Duchesse Charlotte, sera quelque peu ternie par l’absence des principales têtes politiques du pays. Le Premier ministre, Xavier Bettel, encore en congé, sera ainsi représenté par le vice-Premier ministre, Étienne Schneider. Le président de la Chambre des députés et donc le premier citoyen du pays, Mars Di Bartolomeo, a lui aussi décliné l’invitation pour être remplacé par la vice-présidente Simone Beissel. Enfin, la députée-maire de Luxembourg, Lydie Polfer, sera remplacée par la première échevine Sam Tanson.

Les vacances de Pâques expliquent certainement ces absences de marque. Et même si on ne conteste pas le droit des politiques de prendre congé, il ne faut pas perdre des yeux que l’histoire ne choisit pas ses dates. L’absence de toutes ces personnalités fait tâche pour ce moment hautement symbolique. En fin de compte, la famille grand-ducale, en tête le Grand-Duc Henri et le Grand-Duc Jean, risquent de se sentir un peu seuls lors de cette cérémonie. Cela est d’autant plus regrettable à un moment où l’avenir de la monarchie, qui a rendu bien des services au pays, est à nouveau remis en question par certains.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)