En se rapprochant des prochaines élections législatives d’octobre, les politiques grand-ducaux semblent faire un pas en arrière et ne plus prôner un modèle d’ouverture où l’allemand, le français et le luxembourgeois cohabitent en parfaite harmonie. Ce n’est peut-être qu’une impression, mais les partis politiques ne prennent quasiment plus la peine de communiquer dans une autre langue que le luxembourgeois. Idem sur les réseaux sociaux. Du côté du gouvernement, là aussi, la communication se fait de plus en plus souvent en luxembourgeois alors que l’usage était auparavant d’utiliser la langue française. Dans les conférences de presse, certaines personnalités politiques ne souhaitent même plus donner des précisions complémentaires après leur discours dans une autre langue que le luxembourgeois. On l’aura compris, à quelques mois de l’expression démocratique du peuple luxembourgeois, les politiques veulent mettre toutes les chances de leur côté et ne pas perdre de temps à communiquer avec des résidents n’ayant pas le droit de vote. La stratégie est cohérente. Pourquoi dépenser du temps et de l’énergie pour des personnes qui ne vont pas rapporter la moindre voix? Une tactique payante uniquement sur le court terme. Car c’est mettre de côté les futurs électeurs, les résidents étrangers, qui de plus en plus, s’intéressent à la vie politique et socioéconomique du pays et qui demandent la nationalité luxembourgeoise afin de pouvoir exercer leur droit de vote et donc participer aux débats et aux enjeux de la société de demain. D’ailleurs, selon les dernières statistiques, les rangs de la population ayant la nationalité luxembourgeoise progressent grâce aux nouvelles naturalisations et non grâce aux naissances.
Que vivent les disputes et les divergences sur les langues et leur utilisation, mais ne faisons pas l’erreur de donner les clés du pouvoir aux conservateurs à tendance populiste lors des prochaines élections pour régler la question. Rien ne sera résolu pour autant et le Luxembourg deviendra le neuvième pays de l’Union européenne où le populisme occupe une place active dans des coalitions gouvernementales. Un classement dont le pays peut largement se passer.