Le président américain, Joe Biden, a annoncé non sans fierté, mardi, que les États-Unis étaient «partis pour avoir suffisamment de vaccins disponibles pour tous les adultes en Amérique d’ici la fin du mois de mai». L’UE doit l’avoir mauvaise. Au 28 février, seuls 7,4 % de ses 448 millions d’habitants avaient reçu au moins une injection du vaccin anti-Covid. Ce chiffre correspond aux 33 millions de doses que Bruxelles s’est vu livrer jusqu’à mi-février. Mais le goulot d’étranglement au niveau de la production qui a freiné net l’UE dans son élan vaccinal devrait se résorber dans les semaines à venir.
Les promesses de livraisons tournent actuellement autour de 400 millions de doses qui doivent être fournies d’ici fin juin. Des estimations plus optimistes font même état de 600 millions de doses. En faisant le calcul pour le Luxembourg, qui a droit à un quota de 0,14 % de la commande groupée, au moins 560 000 doses sont attendues, assez pour vacciner plus de 280 000 résidents. Le calendrier actuel mise sur une vaccination de 75 300 personnes d’ici fin mars. La hausse de la cadence des livraisons des vaccins BioNTech-Pfizer, Moderna et AstraZeneca, combinée à l’arrivée sur le marché du vaccin de Johnson & Johnson (une seule dose), doit permettre de combler l’énorme fossé qui existe encore.
En attendant la confirmation de ces chiffres, encore un brin utopiques, il ne faut pas oublier que l’UE dispose aujourd’hui d’un portefeuille de vaccins comptant 2,6 milliards de doses. Les États-Unis et leurs 332 millions d’habitants se sont «contentés» de commander un milliard de doses. Cela n’explique pas les retards de livraison sur le continent européen. Si un reproche peut être formulé à la Commission européenne, c’est qu’elle n’a pas suffisamment pesé pour s’assurer une livraison plus rapide des doses. Pour le reste, il est urgent d’ores et déjà de quitter le sentier du nationalisme vaccinal. Les dizaines de millions de doses qui ne pourront pas être administrées en Europe doivent le plus rapidement possible être distribuées aux pays les plus pauvres. La pandémie ne pourra être vaincue que si un accès équitable au vaccin est assuré.
David Marques