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Du sang neuf

Un troisième remaniement gouvernemental en trois ans. Cette cadence est plutôt propre à la France où le président de la République orchestre un changement de son exécutif en réponse à des contrecoups électoraux et politiques. Le Luxembourg n’est pas forcément à ce rythme, mais il est à constater que les départs anticipés de ministres sont aussi devenus monnaie courante.

Depuis son arrivée au pouvoir fin 2013, le Premier ministre, Xavier Bettel, se voit en effet confronté à un sixième remplacement de ministres. Dès mars 2014, le secrétaire d’État libéral André Bauler est remplacé par Marc Hansen. En décembre 2015, la ministre libérale Maggy Nagel est remplacée numériquement par Guy Arendt.

En mai 2018, Claude Turmes (déi gréng) vient remplacer Camille Gira, inopinément décédé d’une crise cardiaque. Le sort s’abat une nouvelle fois sur les verts avec l’accident cardiaque du ministre Félix Braz. Le poste de ministre laissé vacant est repris en octobre 2019 par Henri Kox.

En février 2020, le socialiste Étienne Schneider part à la conquête de lucratifs postes dans le secteur privé. Franz Fayot intègre les rangs du gouvernement Bettel II qui va donc accueillir aujourd’hui trois nouvelles têtes : Yuriko Backes (DP) en remplacement de Pierre Gramegna, Georges Engel (LSAP) succède à Dan Kersch et Claude Haagen (LSAP) vient suppléer Romain Schneider. À cette longue liste s’ajoutent bon nombre de changements de portefeuille.

Il n’est donc pas étonnant de voir l’opposition clamer que la coalition tricolore est arrivée au bout du rouleau. Son seul objectif serait de gérer les affaires courantes jusqu’aux législatives de 2023. La pandémie de coronavirus est incontestablement venue freiner l’élan du gouvernement reconduit fin 2018.

Il reste toutefois 22 mois à prester jusqu’au prochain scrutin. Les ministres en place et leurs nouveaux collègues ont tout intérêt à aller de l’avant. La lutte contre les inégalités sociales et le changement climatique ne peut pas être repoussée aux calendes grecques.

Le sang neuf qui est injecté en ce début de 2022 à des postes clés doit donc contribuer à relancer la machine, comme l’a mis en perspective le Premier ministre lors de sa déclaration sur l’état de la Nation en octobre dernier.