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Du parapluie au parasol

Tout le monde s’en souvient. Le mois d’août 2003 au Grand-Duché a été terrible. Petit rappel des faits pour ceux qui n’étaient pas nés ou pour ceux qui avaient, judicieusement, décidé de quitter le pays durant cette période. Du 1er au 15 août, la température a fait grimper le mercure jusqu’à 40°C à l’ombre. Le phénomène météo est resté dans l’histoire : l’administration luxembourgeoise des Services techniques de l’agriculture a enregistré le 8 août une température maximale de 41,5°C pour la station d’Oberkorn. Le long de la Moselle, des températures supérieures à 40°C ont été enregistrées ! Ce sont jusqu’à présent les températures les plus hautes jamais mesurées au Grand-Duché. Les 8 et 12 août, la station météo du Findel a enregistré (toujours à l’ombre) une température de 37,9°C. Un record absolu depuis la mise en place des relevés en 1947.

Les nuits étaient également cauchemardesques avec des températures au-dessus de 25°C. Le béton et le macadam se sont transformés en radiateur, restituant la chaleur emmagasinée durant les longues journées. Conséquence : impossible de récupérer par une bonne nuit de sommeil ! La journée, au Grand-Duché, les rues écrasées par les rayons mordants et aveuglants du soleil étaient désertes. S’installer à une terrasse de café était simplement insoutenable.

Durant 14 jours, c’est toute l’Europe qui a suffoqué et qui a compté ses morts. La canicule aurait fait environ 70 000 morts en Europe. Au Luxembourg aussi, il y a eu des victimes : l’Observatoire démographique européen (ODE) estime à 55 le nombre de décès, soit une surmortalité de 16,6%.

Aujourd’hui, nous voilà confrontés à un nouvel épisode caniculaire. Fort heureusement, il n’aura rien à voir avec l’événement de 2003. Mais la prudence reste de mise et les mises en garde des pouvoirs publics fonctionnent aujourd’hui à merveille. Et il va falloir peut-être renforcer les dispositifs. Ce type d’événement météorologique risque de devenir régulier et encore plus puissant dans les années à venir à cause du réchauffement climatique. Nos vies n’ont pas fini de changer à cause de lui.

Laurent Duraisin