La réflexion suivante arrive peut-être un peu tard, mais, en même temps, le réveillon du nouvel an date «seulement» de dimanche dernier. Ceux qui ont décidé de passer la dernière soirée de 2023 à Luxembourg-Ville ont pu constater que la capitale grand-ducale est une des seules en Europe, et à travers le monde, à ne pas organiser de grand feu d’artifice pour fêter le «Rutsch» vers la nouvelle année. Les images en provenance de Paris, Berlin, Bruxelles, Londres ou Lisbonne sont aussi belles que spectaculaires, sans parler de métropoles comme New York, Dubai ou Sydney.
Cette absence de feu d’artifice pose d’autant plus question que la Ville a décrété, à l’image de la très grande majorité des communes du pays, une interdiction formelle aux citoyens de tirer des fusées dans le ciel nocturne. À la base, la décision est compréhensible. Les feux d’artifice privés provoquent souvent de graves blessures. L’impact sur l’environnement ainsi que le bien-être des animaux ne sont pas non plus à sous-estimer.
Mais quel est le résultat de cette politique d’interdiction, pourtant dénoncée par le nouveau gouvernement CSV-DP ? La disposition n’est pas respectée par grand monde. Si cela peut moins déranger dans les villages plus ruraux, l’image a été tout autre, dimanche soir, dans les rues du centre-ville de la capitale. Des adolescents se sont baladés en tirant à tout-va des fusées et en lançant des pétards, en dépit d’une présence policière renforcée. On ignore s’il y a eu des verbalisations, mais pour les citoyens, voire les touristes, venus réveillonner en Ville, le scénario était peu amusant.
D’une manière plus globale, il y avait une drôle d’ambiance dans la Ville-Haute. Précisément là où les mendiants ne sont désormais plus tolérés, un fait qui a d’ailleurs entraîné un article acerbe dans le Süddeutsche Zeitung, un des quotidiens de référence en Allemagne. Tout cela ne redore pas forcément le blason de la capitale… européenne qu’est aussi Luxembourg.
Personne ne réclame un feu d’artifice à l’ancienne, comme il est toujours de mise la veille de la fête nationale. Mais un spectacle de drones, plus écologique et moins bruyant, pourrait constituer, dès la Saint-Sylvestre 2024, une jolie alternative au spectacle morose de dimanche soir.