Des pressions financières, des législations qui restreignent et criminalisent leur travail, des restrictions de circulation, des interdictions de manifester… Le travail des défenseurs des droits humains est mis à mal dans un certain nombre d’États aux quatre coins du monde. Pire, il arrive de plus en plus souvent que des défenseurs de droits humains se fassent assassiner parce qu’ils… défendent les droits humains.
Comme le relatent nos interlocuteurs dans notre dossier du jour, la situation s’est considérablement dégradée ces dernières années dans de nombreux pays. Certains États ont même profité de la crise sanitaire liée au Covid-19 pour intensifier la répression déjà existante contre les défenseurs des droits humains. Le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, et le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Franz Fayot, ont reconnu la gravité du problème dans leur réponse à une question parlementaire des députées déi gréng Djuna Bernard et Stéphanie Empain.
Dans une lettre ouverte, rendue publique en fin de semaine dernière, l’Action solidarité tiers-monde (ASTM), l’Aide à l’enfance de l’Inde et du Népal (AEIN), le Cercle de coopération des ONG de développement luxembourgeoises, les Frères des hommes Luxembourg, la fondation Partage Luxembourg, les Amis du Tibet et SOS Faim saluent certaines mesures annoncées par les deux ministres : des formations sur la question de la protection des défenseurs des droits humains, des appuis budgétaires supplémentaires pour assurer la sécurité des collaborateurs sur le terrain, un accompagnement psychosocial et légal aux défenseurs des droits humains…
Les signataires de la lettre ouverte rappellent la planification d’un projet d’appui aux défenseurs des droits humains qui devrait permettre un échange entre les ministères et la société civile «sur les autres formes d’appui qui peuvent être fournies aux défenseurs des droits humains et à leurs organisations». Il y a urgence à trouver des solutions pour s’engager à protéger les défenseurs des droits humains… et les droits humains.
Guillaume Chassaing