« Syrie, dette grecque, Ukraine, Union européenne à bout de souffle, (…) attentats islamistes en France et ailleurs dans le monde, crise des réfugiés, montée de l’extrême droite en Europe… L’année 2015 a été une litanie d’évènements les uns plus tragiques que les autres, témoins d’un monde profondément déstabilisé et divisé, dans lequel les individus perdent leurs repères et sont saisis d’angoisse à chaque journal télévisé. »
C’est exactement avec ces mots que notre rédacteur en chef, Fabien Grasser, avait introduit son éditorial du 31 décembre 2015. Un an plus tard, très peu de choses ont évolué dans le bon sens. Il y a douze mois, la tragédie humanitaire qui s’est jouée à Alep, les attentats de Bruxelles, Nice et de Berlin, les attaques perpétrées en Turquie, la tentative de putsch pour renverser le président turc étaient en effet encore loin. Les «surprises» électorales que furent le vote majoritaire des Britanniques pour sortir de l’Union européenne et l’élection à la présidence américaine du populiste qu’est incontestablement Donald Trump étaient elles aussi encore considérées comme fortement improbables.
Tous ces événements sont cependant aujourd’hui une triste réalité. Avec les scrutins majeurs à venir, en France et en Allemagne notamment, de nouvelles mauvaises surprises ne sont plus à exclure. S’il y a bien un enseignement à tirer de cette année 2016, c’est celui que tout semble désormais possible.
Seuls les semaines et mois à venir pourront démontrer si la vapeur pourra enfin être inversée. Miser sur la peur dans l’unique but d’accéder au pouvoir est un des principaux fléaux à combattre. Les politiciens doivent à nouveau miser plus largement sur la cohésion sociale pour se rapprocher des gens. Les médias ont eux aussi un rôle important à jouer. Mais à la base, chaque citoyen doit à nouveau se poser les bonnes questions, sans tomber dans les pièges dressés par les mouvances populistes et extrémistes.
Le défi est énorme, et il ne pourra être relevé si l’esprit d’unité et de solidarité prend à nouveau le dessus. Dans cet ordre d’idée : bonne année 2017 !
David Marques