Le député Max Hengel, de retour à la tête de sa commune de Wormeldange, a eu la bonne formule ces jours-ci au micro de RTL : «Il ne suffit pas de parler, pendant les six mois précédant le scrutin, de l’abolition du cumul des mandats, il faut surtout le faire lors des six mois qui suivent les élections.»
En effet, les grands partis semblent tous être d’accord quant au fait qu’il n’est plus gérable de combiner le poste de bourgmestre, d’échevin, voire de conseiller, avec un mandat de député. La charge de travail est devenue trop importante pour pouvoir s’engager à 100 % dans les deux fonctions. Le seul travail à la Chambre a pris, au fil de ces dernières années, une tout autre dimension.
Le problème majeur est que les partis, d’accord sur le principe, hésitent à prendre l’initiative de proposer cette abolition, alors que le cumul empêche les élus de s’engager pleinement en faveur des citoyens de leurs communes et des résidents luxembourgeois dans leur ensemble. De plus, certains députés-maires ou députés-échevins occupent aussi des postes à responsabilités dans leurs partis.
Il est difficilement imaginable de gérer, surtout en cette année électorale, ses tâches à la fois de député, de bourgmestre et de président de parti. Heureusement, il n’est pas possible de combiner un poste de ministre avec un mandat local, comme cela est notamment le cas en Belgique, où les bourgmestres, nommés au gouvernement, héritent d’un statut de congé sans solde.
En attendant les législatives, douze députés-maires vont siéger sous peu à la Chambre. Les arguments pour maintenir ce cumul sont connus. La présence d’élus locaux au Parlement facilite la défense des intérêts des communes. Le concept en lui-même est toutefois dépassé. Mais, pour changer les choses, plusieurs réformes doivent être mises en œuvre, de préférence dès le début de la prochaine législature.
Tout d’abord, le mandat de député doit devenir un poste à temps plein, avec un véritable statut social et les prestations familiales auxquelles chaque citoyen a droit. En parallèle, la fonction de bourgmestre doit être considérée comme une tâche à temps plein, peu importe la taille de la commune. La création d’un genre de chambre des élus locaux est une idée à discuter. En tout cas, les doubles casquettes ne sont plus dans l’air du temps.