Dimanche, cela faisait exactement dix ans que Barack Obama a été assermenté la première fois comme président des États-Unis. Son arrivée au pouvoir avait suscité un important espoir à travers le monde entier. Le premier président noir américain aura connu des hauts et des bas lors de ses deux mandats. Mais au moins s’est-il à tout moment montré digne.
Dimanche, cela faisait aussi deux ans que Donald Trump est devenu président des États-Unis. Par rapport à son prédécesseur, la différence est notable. Comme attendu, on est passé d’un extrême à l’autre. Après le séjour ensoleillé d’Obama à la Maison-Blanche, la nuit est tombée sur Washington. «L’Amérique d’abord» reste le slogan phare du magnat de l’immobilier, devenu un peu malgré lui le président des Américains. Mais depuis son assermentation, on peut transformer ce slogan en «Donald d’abord».
Malgré les tentatives souvent exaspérées de ses conseillers de le freiner, Donald Trump vit dans une bulle où lui seul voit juste. Cela est notable lors de ses attaques incessantes et inacceptables contre la presse. Les médias seraient «l’ennemi du peuple» uniquement parce qu’ils font leur travail. Le Washington Post fait partie des ennemis jurés de Trump, qui, selon les calculs de nos confrères, aurait menti à plus de 7 800 reprises depuis son arrivée à la Maison-Blanche. Inquiétant, mais sa base électorale maintient sa confiance à ce président qui continue de surfer sur la vague du populisme.
Mais le vent est en train de tourner à Washington. Depuis la perte de sa majorité au Congrès, un bras de fer sans pardon s’est engagé entre Trump et le camp démocrate. Ce dernier n’est pas prêt à lâcher du lest sur le projet insensé de construction d’un mur le long de la frontière mexicaine. La paralysie de l’État qui perdure depuis plus d’un mois met à mal des milliers de fonctionnaires. Mais une nouvelle fois, seul l’avis de Donald compte. Ce nouveau chapitre désastreux pourrait cependant amorcer la chute du président. L’étau se resserre en effet à bien des égards autour de Donald Trump.
David Marques