Le casse-tête ne fait que commencer pour le président français, Emmanuel Macron. Sa force politique a terminé en tête des élections législatives dimanche… mais son parti n’aura pas assez de députés pour obtenir la majorité absolue. Dans de nombreux pays européens, cette situation n’est pas un drame. Il paraît que le principe de coalition fonctionne très bien en Allemagne, en Italie… ou au Luxembourg. Mais en France, c’est une autre paire de manches! En effet, la culture politique hexagonale est bien différente de celle que nous connaissons chez nous. Les partis sont bien souvent à couteaux tirés. Inimaginable de voir un parti de gauche s’allier avec un parti de droite et encore moins affichant des influences libérales. Et pas de jaloux : l’inverse est vrai aussi. Aujourd’hui, c’est un peu la panique chez nos voisins français. La République en marche de Macron va devoir négocier pour se trouver des alliés à l’Assemblée nationale à chaque fois qu’il voudra voter des lois, logiquement amendées par le partenaire du moment. Sinon, ce sera le blocage.
Cette situation de majorité relative est très rare en France. Il s’agit de la deuxième fois seulement qu’un gouvernement français s’est trouvé dans cette situation en plus de soixante ans de Ve République et quinze législatures! C’était arrivé en 1988 et la situation avait duré cinq ans. Pour contourner le problème, les Premiers ministres socialistes bénéficiaient de l’article 49.3 qui permettait de faire approuver une loi tout en engageant la responsabilité du gouvernement. La loi est adoptée sauf si une majorité des députés vote une motion de censure obligeant le gouvernement à démissionner (c’est arrivé une seule fois depuis 1958). Le hic, c’est que dorénavant cet article 49.3 a été modifié et son usage, très limité. Il ne peut plus être utilisé que sur le vote d’un projet de loi de finances ou de financement de la Sécurité sociale, ou, en dehors de ces cas, une seule fois par session parlementaire. Voilà qui complique encore un peu plus la donne. Bref, la confusion règne et personne ne sait comment sortir de cette impasse. Enfin, si, tout le monde sait : il va falloir discuter et faire des concessions… Inimaginable!