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Dialogue de sourds

Le premier mandat de Claude Meisch comme ministre de l’Éducation nationale avait été celui des réformes. Ses projets ont rapidement provoqué une levée de boucliers. Une grève du corps enseignant avait été évitée de justesse.

Reconduit après un score électoral mitigé, Claude Meisch nous confiait en juillet 2019 vouloir mieux communiquer avec les acteurs du terrain. «Aujourd’hui, je constate combien le dialogue peut s’avérer payant. Il existe certes des divergences, mais un grand plus est que chacun puisse être à l’écoute de l’autre et qu’un respect mutuel se dégage. Il faut pouvoir se parler calmement.»

Selon les échos obtenus en amont de cette rentrée scolaire 2020/2021, cette volonté d’un dialogue plus régulier et plus constructif ne s’est pas encore traduite par des actes sur le terrain. De tout bord, le camp syndical fustige l’absence de communication du ministre de l’Éducation nationale. Au printemps, Claude Meisch se serait contenté d’informer les syndicats des mesures prises pour la reprise progressive des cours après la période de confinement. La crise sanitaire peut expliquer cette façon d’agir. «Or informer n’est pas consulter», fustigeait encore vendredi le SEW/OGBL.

Mardi, c’était au tour des syndicats du secteur éducatif et psychosocial de monter au front pour dénoncer un traitement inégal. Ils se disent en attente de l’analyse «profonde» des cadres légaux et réglementaires qui régissent les tâches du personnel concerné. Les pourparlers promis n’auraient pas eu lieu. Le ministère réplique que le dernier échange avec les syndicats date du 2 septembre. Bref : le dialogue de sourds se poursuit.
Dans ce contexte, il ne faut pas perdre de vue l’importance de la prise en charge des élèves à besoins spécifiques. Cette tâche ne cesse de gagner en ampleur. Afin de permettre aux enfants concernés de ne pas être décrochés, les querelles administratives ne doivent pas s’éterniser.

David Marques