Accueil | Editoriaux | Deux thèmes, un mouvement

Deux thèmes, un mouvement

Que peut rapporter à un parti comme l’ADR l’alliance avec l’ASBL Wee 2050/Nee 2015 ? Depuis l’annonce de cette union vendredi dernier, le président de l’association, Fred Keup, répète son discours sur les ondes. Il a deux thèmes dans son programme : placer la langue luxembourgeoise au même niveau d’importance que l’allemand, l’anglais et le français et dompter la croissance. Ce n’est pas très épais, mais le mouvement de Fred Keup s’allie avec un parti qui, à l’époque, a commencé son existence sur le seul thème des retraites. Le Comité d’action pour une pension des 5/6e pour tout le monde (Aktiounskomitee 5/6 Pensioun fir Jiddfereen) ou autrement dit, l’égalité des retraites entre les salariés et les fonctionnaires, a été créé en mars 1987.

Il est devenu parti politique deux ans plus tard et a participé aux élections législatives de 1989 avec succès puisqu’il a fait entrer quatre députés à la Chambre. Depuis le vote en 1998 de l’égalité des pensions et le départ des rangs de quelques sympathiques gouailleurs, le parti s’est essoufflé et il espère retrouver une nouvelle vigueur aux côtés des membres de Wee 2050/Nee 2015.

Sauf qu’il n’y a rien de bien original dans leur programme. La langue luxembourgeoise ne s’est jamais aussi bien portée, un plan d’action sur 20 ans a été lancé pour la renforcer encore davantage et le sujet était déjà largement défendu par l’ADR. La croissance ? Ce sera le thème principal dans tous les programmes électoraux et, là encore, chacun veut la maîtriser en la rendant qualitative plus que quantitative et surtout durable.

Sur ce sujet, les Luxembourgeois attendent des réponses sérieuses. Il leur tarde de découvrir la recette que l’ADR va sortir de son chapeau. En limitant l’immigration, les créations d’emplois et en traduisant à grands frais les textes officiels en quatre langues. Fred Keup affirme que les Luxembourgeois sont plus attachés à leur qualité de vie qu’à leur standing. Faut-il comprendre que ses collègues fonctionnaires (il est professeur) se disent prêts à lâcher quelques acquis? Si c’est le cas, il faut effectivement s’attendre à un succès aux législatives d’octobre vu le poids électoral que représente la fonction publique. Hâte de voir.

Geneviève Montaigu