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Deux «G» enfin réunis

L’effervescence était importante, hier, à la Philharmonie. Non, les nombreux invités n’étaient pas venus pour assister à un concert, mais pour fêter l’alliance entre deux «G» : Google s’est enfin implanté au Grand-Duché.

Il s’agit de la fin (provisoire) d’une saga qui a commencé en 2017. À l’époque, le ministre de l’Économie Étienne Schneider avait annoncé en grande pompe l’installation d’un centre de données de Google au Luxembourg. Un projet de prestige qui n’a toujours pas abouti.

Mais il n’est pas encore enterré, même si les responsables restent évasifs. «Je ne peux rien annoncer mais peut-être un jour, c’est à suivre», s’est ainsi contenté de dire, hier, Anthony Cirot, l’un des vice-présidents de Google Cloud.

En ce qui concerne sa relation avec le Grand-Duché, le moteur de recherche ultra-rapide qu’est Google fonctionne très lentement. Rien que les tractations pour l’ouverture de la première antenne au Luxembourg furent longues.

À la mi-mars 2023, Xavier Bettel a rencontré les plus hauts dirigeants de Google au siège mondial du géant numérique, à Mountain View en Californie. L’ancien Premier ministre a pu échanger avec le directeur général, Sundar Pichai, ainsi que Sergey Brin, le cofondateur de Google, et Kent Walker, le président en charge des Affaires mondiales. Cette entrevue a permis d’officialiser l’arrivée du géant numérique au Luxembourg. Annoncée avant la fin 2023, il a fallu attendre près de deux ans de plus.

Un détour a dû être fait. C’est en effet le partenariat conclu avec Clarence, le premier cloud souverain déconnecté en Europe, lancé par une entreprise belgo-luxembourgeoise, qui a ouvert la porte. Google compte désormais profiter de sa présence au Grand-Duché pour «donner aux entreprises et aux citoyens (…) les moyens d’exploiter la puissance de la technologie cloud, d’encourager l’innovation et de construire un avenir numérique prospère pour le pays».

Très positif est l’important investissement de Google dans l’université du Luxembourg, appelée à devenir un incubateur dans le domaine de la cybersécurité et de l’IA.

On est donc loin d’une antenne fantôme pour bénéficier d’avantages fiscaux. Reste à savoir quelles seront les autres retombées de cette alliance entre les deux «G».