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Destins liés avec la Lorraine

Notre article «Lorraine-Luxembourg, à quand une relation gagnant-gagnant?» a fait réagir. Au vu des commentaires sur Facebook, qui ne sont pas si différents de ce que pensent certaines élites, on mesure la distance qui nous sépare encore. Dans cet article, nous relations le constat d’élus français : la relation vire au boulot côté Luxembourg et au «dodo» côté Lorraine. 50 % de frontaliers à Longwy, 70 % à Villerupt!

Le modèle luxembourgeois, disent-ils, fait qu’il est difficile d’attirer des entreprises de façon significative du côté lorrain (différence de cotisations salariales, etc.). Ces élus proposent des pistes (rétrocession fiscale, zone franche) : ils ne viennent pas mendier. Ces élus veulent ouvrir un débat, comme la Belgique en a eu le droit. Pourquoi le Luxembourg s’y refuse?

Donc, pour répondre à Sabrina qui écrit sur Facebook «Les Français jamais contents c’est un fait, estimez-vous heureux d’avoir une place chez nous!» : oui, les Français sont heureux d’être au Luxembourg. Mais leur salaire n’est pas reversé dans le budget des communes, ça n’a rien à voir, ça ne permet pas d’ouvrir des crèches ou des parcs… Au mieux, ça booste la consommation locale.

Pour répondre à Jérôme qui écrit «Les Français viennent gratter au Luxembourg et se plaignent encore» : les élus dont il s’agit ont la légitimité des urnes, ils s’adressent d’égal à égal, ils ne viennent pas «gratter». Ils administrent des territoires où tous les habitants ne sont pas frontaliers, et où tous n’ont pas des salaires convenables.

Ils voient les écarts se creuser et refusent de répondre : «faites comme les autres, trouvez un travail au Grand-Duché». D’autant plus que les «pauvres» du Luxembourg viennent vivre du côté lorrain désormais. Eux-mêmes chassés par un développement sur un territoire trop condensé, qui fait exploser les prix de l’immobilier.

Tout le monde gagnerait à ce que le moteur économique tourne de façon plus équilibrée des deux côtés de la frontière. Reste à trouver les bons leviers. Donc à se parler. Donc à ne pas se jeter (les uns les autres…) des clichés dès que l’on parle d’argent.

Hubert Gamelon