Cela fera bientôt un an que Mahsa Amini a été tuée, sous les coups de la police des mœurs, pour un voile mal ajusté. Quelques mèches de cheveux qui dépassaient. Un drame qui a mis le feu aux poudres et embrasé tout l’Iran. Les autorités ont depuis étouffé la contestation avec brutalité, même si des foyers tentent de reprendre çà et là. Parce qu’il ne faut pas que la jeune femme de 22 ans soit morte pour rien. D’autant plus quand la violente brigade répressive a fait son retour dans les rues de Téhéran et d’ailleurs, pourchassant sans relâche celles qui résistent encore à l’oppression.
Ici, beaucoup se demandent comment relayer le juste et nécessaire combat des Iraniennes, éprises de justice et de ces droits fondamentaux qui devraient être acquis à tout un chacun. Nombreux sont ceux qui éprouvent la frustration de l’impuissance, voire un sentiment de culpabilité, à observer de loin sans savoir comment agir. Pour une fois, les réseaux sociaux et les médias peuvent servir à faire quelque chose de bien. À diffuser massivement et propager partout la colère légitime. On peut ainsi déjà porter la voix de celles dont la parole est confisquée.
Toutes les initiatives sont aussi utiles que précieuses. Comme au Cercle Cité de Luxembourg, qui propose actuellement de découvrir le projet artistique «Unveiled Resilience – A journey through Iran’s Women’s Movements». Par le biais d’un documentaire, le photographe Sobhan Naderi braque les projecteurs sur ces femmes courageuses au cœur des protestations. Prêtes à tous les risques, jusqu’au péril de leur vie. Une belle façon de mettre en lumière l’espoir face à l’obscurantisme. De faire danser la flamme dans les ténèbres. D’éclairer les consciences sur les politiques moyenâgeuses guidant les régimes autoritaires. Le peuple, lui, reste guidé par la liberté.
Le jour se lèvera de nouveau sur l’Iran. Et avec lui, la promesse d’une sombre époque révolue. D’un avenir radieux retrouvé. Mais la mobilisation citoyenne ne sera pas suffisante. Les démocraties occidentales ont leur rôle à tenir et leur part à prendre dans l’Histoire. Nos nations ne doivent pas laisser tomber les Iraniennes, comme elles ont abandonné les Afghanes aujourd’hui privées de leur humanité.
Alexandra Parachini