Né en novembre 1984, l’aventure lunaire d’Apollo 11 en 1969 n’est pas ancrée dans ma mémoire. Pourtant, il est facile de se rendre compte de l’exploit et de l’excitation que pouvait engendrer cette course à l’espace. Cela devait être fascinant de suivre cette course, dominée par l’URSS avant que les États-Unis coiffent finalement sur le poteau leur éternel rival. Outre la rivalité «Est-Ouest», vivre la conquête spatiale devait avoir ce goût indescriptible qu’ont connu les gens à l’époque des grandes découvertes, comme si l’on avait ouvert une porte sur un nouveau monde encore inconnu et qui devient terriblement accessible à l’homme.
Ceux qui sont nés dans les années 80 n’ont jamais connu un événement tel que celui-là où une bonne partie de l’humanité a été collée à son téléviseur, incrédule. Les trentenaires d’aujourd’hui n’ont finalement pas eu la chance de connaître un événement majeur et marquant à l’échelle du monde comme l’a été Apollo 11. Certains diront que la chute du mur de Berlin en novembre 1989 a été un événement marquant. Effectivement, mais pour un enfant de 9 ans (en prenant une personne née en 1980), la chute du mur n’est pas un souvenir impérissable tant il était difficile pour lui d’en comprendre la signification profonde. Par contre, ces mêmes trentenaires ont connu la guerre du Golfe en 90/91 et celles de Yougoslavie de 91 à 2001. Tout comme le génocide rwandais en 1994 ou encore le fameux 11 septembre 2001 et l’instabilité permanente dans le Golfe et en Israël.
Les trentenaires n’ont jamais connu un événement aussi rassembleur, aussi fascinant et aussi enthousiasmant que les premiers pas sur la Lune où l’homme s’est surpassé pour aller au-delà du possible. Il faut quand même imaginer que des hommes sont allés sur le satellite naturel de la Terre avec un engin moins puissant qu’un smartphone. A contrario, nous avons connu des événements tragiques et horribles où le génie de l’homme a débouché sur l’horreur. Une analyse fort triste qui doit nous pousser à agir afin de vivre demain un événement comme le premier pas sur la Lune.
Jérémy Zabatta