Des leçons à bien retenir

Claude Meisch vit aujourd’hui sa deuxième rentrée des classes en tant que ministre de l’Éducation nationale. Le moins que l’on puisse dire est que les 18 premiers mois de son mandat ont été chahutés.

Le ministre s’est trop souvent pris les pieds dans le tapis en restant longtemps de marbre face aux revendications des syndicats d’enseignants. Les reproches ont fusé lors des derniers mois : manque de sincérité, manque de volonté de mener un dialogue constructif, arrogance…

Le point d’orgue de ses débuts ministériels compliqués a pu être évité de justesse. À la sortie des classes à la mi-juillet, une grève des enseignants du secondaire semblait encore inévitable. Le conflit déclenché par la volonté de faire des économies en mettant à contribution les enseignants se trouvait longtemps dans l’impasse totale. «Les profs veulent la tête de Meisch» titrait Le Quotidien le 10 juin. Quelques semaines plus tard, plus de 90% des enseignants se disaient prêts à faire grève. Ce n’est qu’à l’arraché qu’un accord a finalement pu être trouvé.

Cette rentrée 2015/2016 sera-t-elle dès lors le début d’un regain de confiance et de sérénité entre le ministre et les enseignants ? Cela reste à prouver. Les syndicats indiquent que leur porte est ouverte. En même temps, ils restent prudents et attendent de voir quelle sera l’attitude développée par le ministre. Car il y a douze mois, on pensait déjà que la sérénité était de retour. Cette impression a volé en éclats avec l’annonce des mesures d’économie touchant le corps enseignant.

Les grands perdants de ces longs mois de querelle restent clairement les élèves. Le système éducatif luxembourgeois est confronté à de nombreux défis de taille. Il est donc grand temps d’aller de l’avant, le tout dans un esprit constructif. Ce sont les semaines et mois à venir qui vont démontrer si chacun a bien appris sa leçon. Beaucoup de temps a été perdu.

L’objectif commun doit rester d’améliorer la qualité de l’enseignement. Il faudra tous tirer sur la même corde afin de pouvoir mener à bien cette tâche ardue.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)