Depuis quand les décideurs politiques devraient-ils être jugés sur leur tenue vestimentaire et sur leur coupe de cheveux, bref sur leur apparence physique ? L’attaque, lâche – car anonyme –, et de surcroît franchement ridicule de cet internaute, qui s’est permis cette semaine de critiquer le «look» de la ministre de la Culture et du Logement sur les réseaux sociaux, s’avère plus qu’injustifiée.
Certes, il est indéniable que la critique de nos chers politiciens est un exercice forcément nécessaire dans un pays démocratique comme le Luxembourg, mais uniquement à condition d’être substantielle et de porter sur le fond d’une action ou d’une vision politique.
A contrario, le fait de cracher son venin au sujet du style vestimentaire et de la coiffure de la ministre en question (perçue comme trop «masculine» au goût de ce désormais illustre inconnu internaute), en plus d’être injustifié, est tout simplement pitoyable. L’allégation de cette personne, selon laquelle la ministre Sam Tanson ferait «honte» au pays tout entier, est à condamner fermement. À un point tel que l’on se retrouve finalement en droit de se demander si l’arroseur ne s’arrose pas lui-même en se «blâmant (selon ses termes)» par son message déplacé. Car la ministre, qui a déjà fait ses preuves par le passé (dans d’autres fonctions politiques certes), apparaît comme une ministre de valeur, et son style vestimentaire ou capillaire importe peu, si les résultats de son action politique font avancer le pays.
À la décharge de ce internaute, il est toutefois correct d’estimer que le proverbe latin «des goûts et des couleurs, on ne discute pas», peut s’appliquer dans les deux sens : comprendre que tout un chacun a le droit légitime d’avoir ses propres goûts et opinions. Cela étant, on ne juge pas, de cette manière vile à souhait, une personne qui a pour mission d’agir au nom de l’intérêt public général, car une ministre n’est pas là pour plaire physiquement, mais bien pour continuer à faire évoluer le Grand-Duché. Enfin, si le dicton dit que «l’habit ne fait pas le moine», rappelons aussi le slogan publicitaire célèbre d’une marque de cosmétiques : «Je fais ce que je veux avec mes cheveux.»
Claude Damiani