La mobilité, défi crucial pour le Luxembourg, est un sujet complexe. En prenant uniquement la mobilité douce et en se focalisant sur le vélo, on s’aperçoit vite de la complexité du problème.
Mettre des vélos dans l’espace urbain, cela signifie louer des vélos en libre-service à un prix très bas pour ne pas créer une utilisation à deux vitesses. Il faut encore penser à rénover et revoir l’espace urbain car faire cohabiter les voitures, les bus, les vélos et les piétons sur un même espace n’est pas chose aisée. Il faut aussi retoucher le cadre législatif pour encadrer l’utilisation du vélo, mais également pour protéger les cyclistes. Sans oublier de faire entrer dans les mentalités les bons réflexes pour assurer cette cohabitation.
La mobilité de demain, c’est jongler entre les trains, les bus, les vélos, les trottinettes et les voitures pour se rendre d’un point A à un point B tout en évitant de se retrouver dans une situation comme aujourd’hui, où les routes sont saturées.
Pour inciter les gens à se diriger vers cette fameuse mobilité de demain, plus verte, plus électrique, une des stratégies est de rendre compliquée la mobilité d’hier, celle du «tout voiture». Pour cela, on supprime des parkings, on ajoute des taxes et des contraintes sur la voiture. Évidemment, ça ne plaît pas à tout le monde.
Et si on prenait le problème autrement? Si au lieu de pénaliser et taxer les pollueurs, on récompensait ceux qui font des efforts pour ne plus polluer ?
Car pédaler, c’est bien gentil et écolo. Mais est-ce que les courageux qui enfourchent leur vélo presque tous les jours sont récompensés ? Non. Pourtant, ils contribuent à la fluidité des réseaux routiers ou, du moins, n’encombrent plus ces mêmes réseaux déjà saturés coûtant des milliards à l’économie du pays. Et comme ils pédalent, donc font du sport, on peut aussi penser qu’ils coûtent moins cher à la CNS.
Alors pourquoi les cyclistes ne seraient-ils pas récompensés ? Les entreprises pourraient inciter financièrement les salariés cyclistes et les conducteurs de trottinettes. Tout comme l’État pourrait accorder un avantage fiscal par kilomètre parcouru à vélo, comme c’est le cas en Belgique, via une application connectée, pour rester dans l’air du temps.
Jérémy Zabatta