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Des colères, une réalité

Le week-end a été marqué en Europe par des manifestations hostiles aux règles de couvre-feu ou aux confinements mis en place par les autorités. Aux Pays-Bas, dans plusieurs villes, des affrontements ont même eu lieu entre les forces de l’ordre et les protestataires. Lors de ces violences, des véhicules ont été incendiés, des magasins ont été pillés. Un centre de dépistage du Covid-19 a également été volontairement brûlé samedi soir dans le village d’Urk.

Samedi soir, au Danemark, la police a arrêté trois personnes suspectées d’avoir incendié un mannequin à l’effigie de la Première ministre lors d’une manifestation à Copenhague. La capitale danoise avait été secouée il y a deux semaines par de violents débordements lors d’un rassemblement contre les mesures anti-Covid. À Madrid, en Espagne, des milliers de personnes ont manifesté également samedi contre les mesures de restriction du gouvernement pour contenir l’épidémie, et ont dénoncé la «tromperie» d’un virus qui, selon certains manifestants, «n’existe pas», selon l’Agence France Presse.

Le Luxembourg «n’est pas une île» selon la formule consacrée, et ce type de mouvements agrégeant les anti-masques, anti-vaccins, anti-coronavirus, anti-restrictions, anti-autorités s’active sur les réseaux sociaux et organise aussi des manifestations. Ces initiatives, frisant le complotisme ou baignant carrément dedans jusqu’au cou, ne doivent pas faire oublier ceux qui luttent pour leur survie et dont le discours risque d’être noyé dans cette cacophonie complotiste.

Samedi, des restaurateurs, des cafetiers et des salariés du secteur Horeca ont battu le pavé pour dire leurs inquiétudes et afficher leur désarroi face à la situation qu’ils vivent à cause du coronavirus. Ils étaient plusieurs centaines et ont voulu crier leur colère face à l’impossibilité d’exercer leur profession. Voilà bientôt presque un an que le coronavirus a chamboulé nos vies et fait de terribles dégâts. Il y en aura encore d’autres, malheureusement. La patience de certains a des limites et les réponses proposées par le gouvernement ne leur semblent pas suffisantes. Personne n’est obligé d’être d’accord avec eux, mais c’est notre devoir à tous de les écouter… et d’essayer de les aider.

Laurent Duraisin