Cette semaine de rentrée politique aura été marquée par le grand ballet des réceptions de nouvel an, mais aussi par le dernier sondage Wort /RTL sur les tendances électorales du moment.
Alors que fin décembre un regain d’optimisme avait commencé à gagner les membres de la coalition au pouvoir, grâce notamment à la finalisation et la mise en œuvre de plusieurs réformes phares, ce début d’année ressemble à une claque pour eux. Cela vaut plus particulièrement pour le DP et le LSAP, qui n’ont pas encore réussi à inverser la vapeur dans les sondages. Très discrets, mais très travailleurs, déi gréng sont les seuls à sauver quelque peu l’honneur de la coalition. Ils parviennent en effet à confirmer leur score des législatives de 2013, même si à l’époque ce résultat n’était déjà pas très glorieux.
Depuis plusieurs jours, chacun interprète ce sondage à sa manière. Les chiffres bruts sont implacables : le CSV, renvoyé dans l’opposition fin 2013, reste sur la voie d’un retour triomphal avec désormais une projection qui lui attribue un score historique de 28 sièges. La coalition perdrait sa majorité pour chuter de 32 à 26 sièges à la Chambre des députés. L’autre petit gagnant de ce sondage serait déi Lénk, qui décrocherait un troisième mandat au Marché-aux-herbes.
Il faut néanmoins pousser l’analyse plus loin. Si à un peu moins de deux ans du scrutin, rien ne semble pouvoir arrêter le CSV, il faudra encore que ce dernier trouve un partenaire de coalition. À moins que le scénario d’une majorité absolue se concrétise d’ici 2018. Le DP et le LSAP ont été sévèrement fessés jeudi lors du pot du nouvel an des chrétiens-sociaux. Ils semblent donc hors jeu. Restent déi gréng, bien moins attaqués. Ou quand même l’ADR?
Aujourd’hui, tout reste encore ouvert, y compris le renversement de situation espéré par la coalition, qui ne se laisse pas abattre. Son dernier salut se situe dans les effets positifs de la réforme fiscale et des autres éléments de sa campagne de moisson lancée en 2016. Le prochain sondage national, en juin, sera déjà bien plus révélateur.
David Marques (dmarques@lequotidien.lu)