Le projet de budget de l’État pour 2025 entame tout doucement sa dernière ligne droite. Depuis le dépôt du cadre financier pour l’an prochain, début octobre, par le ministre des Finances, Gilles Roth, les députés ont enchaîné les réunions avec une large panoplie d’interlocuteurs.
En parallèle, les institutions et chambres professionnelles ont élaboré leurs avis, toujours très détaillés, ce qui ajoute une couche de complexité à une procédure législative déjà très vaste. Mais, en même temps, le budget de l’État est le plus important projet de loi que la Chambre des députés soit amenée à voter d’année en année.
Les analyses effectuées varient assez fortement. Il existe en effet une importante marge d’interprétation de l’état des finances publiques. Un fil rouge est toutefois une certaine inquiétude concernant l’évolution de la dette publique.
Le ministre se félicite d’une trajectoire qui voit cette dette reculer progressivement d’ici à 2028. Au vu des inconnues qui pèsent sur l’évolution des recettes fiscales, actuellement dopées par une reprise décalée postpandémie, la Cour des comptes fait toutefois remarquer que l’État risque de manquer d’une marge de manœuvre suffisante pour répondre à de futures crises.
Autrement dit, la «pomme pour la soif» toujours réclamée par Gilles Roth en tant que député de l’opposition ferait défaut.
Des investissements de taille restent pourtant indispensables, notamment dans le domaine du logement, de la double transition écologique et numérique ou encore à l’échelle de la Sécurité sociale.
Sur ce dernier point, on décèle les divergences de vues entre les représentants du salariat et ceux du patronat. Les premiers ne voient aucune urgence à agir, tandis que les seconds réclament des «réformes structurelles» afin de pérenniser le système des pensions.
Les différents avis comprennent des éléments qui peuvent continuer à nourrir un débat qui va perdurer tout au long de l’année budgétaire 2025.
Le gouvernement aura fort à faire pour continuer à défendre sa «politique financière responsable et durable». Car il existe encore pas mal d’inconnues quant à l’évolution des recettes et des dépenses, risquant de plomber les chiffres qui seront validés à la mi-décembre.