Accueil | Editoriaux | Des chiffres et des lettres

Des chiffres et des lettres

Ils sont parfois étonnants, les angles d’attaque choisis par les députés de l’opposition pour leur analyse du projet de budget du gouvernement. On retrouve bien entendu les classiques que sont le «manque de vision», un «manque de substance» ou encore le reproche d’un «gouvernement à court d’idées». Certains élus quittent cependant aussi, en s’en éloignant radicalement, ces platebandes pour reprocher tous les maux de la terre à la majorité.
Si on relit les prises de position de ces dernières années, les commentaires et critiques ne changent pas. Ce fait doit préoccuper le gouvernement, qui dans sa formation actuelle est au pouvoir depuis fin 2013. En même temps, il ne faut pas oublier que la coalition tricolore a hérité d’une situation plutôt compliquée en matière de finances publiques, mais aussi d’un retard conséquent en termes de développement d’infrastructures (routes, transports publics, etc.). Mais six ans après leur intronisation, DP, LSAP et déi gréng ont de moins en moins d’arguments pour renvoyer la faute aux gouvernements précédents, dominés par le CSV.
Entendre un Gast Gibéryen (ADR) s’acharner sur le carrousel du personnel enclenché au LSAP ne concerne en rien le budget de l’État. Mais il n’est pas faux de constater que la première année du gouvernement Bettel II a été largement dominée par des questions de personnel. Avec le départ annoncé du vice-Premier ministre, Étienne Schneider, on ne sera pas encore arrivé au bout du tunnel.
En attendant, la coalition connaît toutes les peines du monde pour relancer la machine. Le plan Énergie-Climat ficelé en urgence sera débattu cet après-midi à la Chambre, au bout d’un marathon budgétaire de trois jours. Le calendrier est malheureux. Le fait que la stratégie climatique, actée dans la douleur, doit être complétée dans des domaines de taille l’est tout autant.
Le budget 2020 est certes plus solide que l’opposition ne souhaite l’admettre. La masse de chiffres et les beaux discours doivent se traduire par des actions concrètes. La cadence doit être clairement augmentée.

David Marques