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Des bleus chez les verts

Ce jeudi soir, un congrès extraordinaire doit permettre à déi gréng de prendre un nouveau départ. Les verts viennent de vivre des semaines noires. L’affaire des banques de données dites secrètes de la police et de la justice, le grave accident cardiaque de Félix Braz ou encore l’affaire de la cabane de jardin ayant provoqué la chute de Roberto Traversini et la mise à mal de la ministre Carole Dieschbourg : la liste de couacs est longue et douloureuse pour un parti qui, depuis ses succès électoraux successifs aux communales de 2017 et lors des élections législatives de 2018, surfait sur la vague de l’euphorie.

En quête de stabilité, la direction du parti a décidé, un peu malgré elle, de recomposer ses troupes. Avec Henri Kox, un nouveau visage va faire son entrée au gouvernement. Fort de son expérience acquise en politique nationale au fil des vingt dernières années, l’ancien bourgmestre de Remich devrait avoir les reins assez solides pour s’attaquer au problème du logement.

À la Chambre, le pari qu’osent déi gréng est un brin plus risqué. En misant sur deux «bleus» pour succéder à Henri Kox et donc aussi Roberto Traversini à la Chambre des députés, les verts tentent une nouvelle fois de démontrer leur volonté de renouvellement, déjà honorée en octobre 2018 par l’élection de Stéphanie Empain, François Benoy ou encore Djuna Bernard, rapidement devenue coprésidente de déi gréng.

À ce niveau, le parti écologiste a une grande avance sur un parti historique comme le CSV qui, parmi ses 21 députés, ne compte que très peu de nouveaux visages et où les anciens gardent la main. Les attaques en direction de déi gréng sont en effet menées par les seuls Martine Hansen, Gilles Roth et Laurent Mosar.

Mais ce même CSV ne va pas hésiter à maintenir une forte pression sur le gouvernement et donc aussi sur déi gréng. Ni l’affaire Traversini ni celle des banques de données n’est évacuée. Le seul renouvellement des rangs ne suffira donc pas aux verts pour retrouver un surcroît de sérénité.

David Marques