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Des barrières dans les têtes

Mise à deux fois trois voies de l’A3 entre la frontière française et la capitale, création de P+R aux quatre coins du pays et autour de la capitale (et aussi en Lorraine!), transports publics gratuits, navettes transfrontalières, futur tram reliant région Sud et capitale… Ce ne sont là que les quelques initiatives qui seront mises en place dans le pays pour résoudre les problèmes de mobilité, ou plutôt d’immobilité, qui touchent le pays. Et ces nombreuses mesures qui vont se concrétiser, n’en doutons pas, ne seront pas les dernières.

Comme nous l’évoquons souvent dans nos colonnes, la croissance économique du pays va à une telle vitesse qu’elle oblige les politiques à se lancer dans une course effrénée. L’objectif: que les nombreux travailleurs arrivent à leur poste de travail dans les meilleures conditions possibles. Pour cela, il faut multiplier les offres de transport. Il n’y a pas d’autre choix. Et il faut être innovant, ingénieux, inventif mais aussi savoir traverser la frontière quand il le faut. Il est dommage que cette ligne tracée sur les cartes soit encore bien gravée dans les têtes, malgré les efforts de l’Europe. Nous ne reviendrons pas sur les quelques querelles futiles qui opposent parfois les élus des deux côtés de la frontière franco-luxembourgeoise. Les frontaliers français étant les plus nombreux dans le pays, ces discussions sur l’amélioration des transports entre les deux pays peuvent être vives. Mais la brouille ne dure jamais longtemps.

Par contre, il est malheureux que la Grande Région ne soit pas devenue un véritable laboratoire européen en matière de mobilité, permettant de mettre en lien quatre pays à travers la création d’un système coordonné unique, véritablement transfrontalier, harmonisant les particularités locales pour le bien de l’ensemble de la communauté vivant dans cet espace interdépendant. Cela aurait permis aux différentes composantes de cette Grande Région de développer en même temps et sans à-coup une meilleure cohésion au-delà de ces fameuses frontières qui semblent encore enchaîner les esprits. Une belle occasion ratée… pour l’instant.

Laurent Duraisin