Ils sont toujours présents, emmitouflés dans leur parka, souvent installés près d’un feu de camp improvisé. Les gilets jaunes n’ont pas décidé de lever le camp sur les ronds-points, même après les annonces du président français, Emmanuel Macron, et du Premier ministre, Édouard Philippe. Les plus irréductibles campent sur leurs positions et veulent plus : un référendum d’initiative citoyenne, une meilleure revalorisation pour le SMIC, les petites retraites augmentées…
Près des frontières luxembourgeoises, le mouvement a pris des airs bon enfant. Fort heureusement. Il n’y a pas de blocages : les automobilistes sont souvent invités à klaxonner pour afficher leur soutien envers le mouvement. Ceux qui le font sont salués, les autres sont juste ignorés. Nous sommes loin de certaines scènes de violence qui ont eu lieu sur d’autres sites de gilets jaunes en France.
Les plus motivés ont donc décidé de continuer le combat et ce ne sont pas les quelques opérations de démantèlement de camps gilets jaunes lancées depuis mardi aux quatre coins de la France qui risquent de faire baisser leur motivation. Un appel pour un nouvel acte de mobilisation a déjà été lancé pour samedi. Cette fois-ci, ce sont les frontières qui sont visées par ces militants officiellement sans chef. L’objectif est de bloquer la circulation des camions… mais ne rêvons pas, les automobilistes devront aussi subir des embouteillages conséquents.
Mardi, déjà, des gilets jaunes lorrains ont tenté de se montrer du côté de la frontière entre Audun-le-Tiche et Esch-sur-Alzette. Pas de blocage encore une fois, mais des automobilistes ralentis et «conviés» à écouter les revendications des gilets jaunes sur le bord de la route. L’opération n’aura pas duré longtemps.
Les gilets jaunes français souhaitent, samedi, bloquer les frontières avec l’aide de leurs collègues européens qui ont aussi endossé le fameux vêtement. Officiellement, rien n’est encore prévu du côté de la frontière grand-ducale… Il faut dire que trouver des gilets jaunes luxembourgeois motivés à une action commune sera difficile pour nos voisins français.
Laurent Duraisin