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Dépassons les bornes

L’heure n’est plus aux questions. Dans un monde figé par la pandémie de coronavirus, toute une industrie est en mouvement pour se réinventer. Les Luxembourgeois le verront dès lundi chez leurs concessionnaires : l’heure de la voiture électrique a sonné. Cette révolution ne s’est pas faite en un claquement de doigts et il en a fallu des réglementations pour que le secteur automobile prenne ce virage radical et commence à dire au revoir au moteur thermique. Adieu pompe à essence et bonjour borne de recharge.

D’accord, nous ne sommes qu’au début d’une nouvelle ère. Mais que de chemin parcouru depuis quelques années. Après les réticences, les mises en garde et l’inquiétude des dirigeants des grands groupes, il semble que le déclic ait eu lieu. Enfin. Désormais ce n’est plus en traînant des pieds que les constructeurs se dirigent vers cette nouvelle vision de la mobilité sans pétrole. Les chevaux sont lâchés. Nouveaux modèles, véhicules de différents types et à différents prix… la voiture électrique se décline désormais de toutes les manières possibles et imaginables. Ce choix, c’est bien la preuve que les grandes marques mondiales ont décidé de franchir le pas pour se diriger vers l’électromobilité sans se retourner. Un monde s’écroule, un autre naît. Il y aura évidemment des dégâts économiques lors de cette transformation. Mais c’est aux États qui ont serré la vis en matière de pollution pour promouvoir ce type de véhicules dits «propres» d’assumer aussi ce mauvais côté de la transition énergétique.

Et les bornes de recharge poussent dans le paysage, chez nous aussi. Là encore, ce sera une petite révolution. Il va falloir réaménager l’espace urbain, trouver des solutions pour ne pas freiner cette course à l’innovation. Eh oui, il n’y a pas que les constructeurs automobiles qui vont devoir se réinventer et faire leur part. Car, avec ce type de véhicules, il est toujours impossible de faire le plein en cinq minutes à une station et de repartir pour des centaines de kilomètres de voyage. Pour l’instant du moins. Un nouveau défi se profile à l’horizon, mais il ne sera pas insurmontable, comme ont pu le démontrer hier les ministres Claude Turmes et François Bausch.

Laurent Duraisin