Le futur est en avance au Luxembourg : les premières navettes autonomes ont débuté leurs rondes à Contern et dans la capitale ! Des bus qui avancent au radar et avec l’aide bienveillante de la fée GPS. Avec «une précision de géolocalisation au centimètre», nous confiait, enthousiaste, l’un des porteurs de cette formidable révolution.
Hélas, ces lancements ont déjà connu quelques ratés. Au Pfaffenthal, le lancement du City Shuttle a fait craindre une défaillance technique. La cause était ailleurs : trop de notables s’étaient pressés dans la navette autonome pour participer au voyage inaugural. La navette, surchargée, a donc refusé de démarrer, laissant tout ce beau monde sur place.
Et pas plus tard que lundi soir, cette même navette a provoqué un petit incident de quartier. Une résidente a raconté au Quotidien la foire d’empoigne entre un automobiliste et le «conducteur» de la navette. L’automobiliste n’arrivait pas à traverser la petite rue pavée à côté de laquelle la navette se gare, précisément parce que cette dernière bloquait la rue et refusait de rejoindre son emplacement, près de l’ascenseur du Pfaffenthal. C’est à ce moment-là que le «conducteur», qui a la charge d’être présent dans la navette pour des raisons légales et assurantielles (car la loi n’autorise pas encore la conduite totalement autonome), aurait dû accomplir son autre mission : reprendre les commandes en cas de besoin. Mais pour une raison obscure, il n’y est pas parvenu. La scène a duré plusieurs dizaines de minutes avant que la navette ne dégage enfin le passage.
Les cris de l’automobiliste et les «ding ding» affolés de la navette ont évidemment rameuté les riverains, déplorant ce triste spectacle… ou s’en délectant. On pourrait effectivement en rire.
Mais gardons à l’esprit que ces démarrages poussifs, ces tâtonnements, sont le propre de toute innovation. Automobile, télévision, internet, imprimante 3D… Chaque innovation à eu son lot de sceptiques et de prédictions foireuses, sur la rengaine «ça ne marchera jamais».
Au Luxembourg, certains ont choisi d’emprunter la voie périlleuse des pionniers. Espérons que leurs «bus du futur» préfigurent une nouvelle ère de mobilité. Plus douce !
Romain Van Dyck