C’était un essai, il a raté, mais il y en aura d’autres. La sonde russe Luna-25 s’est écrasée sur la Lune samedi. Nouvel épisode des tentatives terriennes pour conquérir ce nouveau territoire que nous admirons tous la nuit tombée. Qui semble si proche, si calme et qui se trouve maintenant au cœur des appétits de bon nombre de pays.
L’humanité y avait posé le pied il y a un demi-siècle. Puis, nos rêves d’exploration spatiale se sont évanouis. Aujourd’hui, ils reviennent en force, surtout pour contrecarrer le voisin qui souhaite aussi laisser son empreinte dans le régolithe. Il va falloir jouer des coudes pour se faire une place dans cette nouvelle course au parfum de guerre froide.
Alors que les Russes se règlent pour réussir leurs futures missions, la Chine a déjà annoncé qu’elle enverrait des taïkonautes sur la Lune avant 2030. Elle souhaite y construire une base. La NASA concentre ses efforts sur le programme Artemis qui vise, officiellement pour 2025, un retour d’astronautes sur le sol lunaire. Il sera ensuite question de présence durable avec une base sur la surface de la Lune et une station spatiale en orbite autour d’elle. Artemis voit la participation de 21 pays au total… dont le Grand-Duché. Le Luxembourg mise aussi sur ses start-up et ses organismes de recherche pour participer à ce nouvel appel de l’espace. D’autres pays veulent aussi y croire. L’Inde est parvenue ce mois-ci à faire entrer une fusée non habitée, Chandrayaan-3, dans l’orbite de notre lumineuse voisine. Il va falloir compter avec ce géant émergeant. La Corée du Sud veut aussi y poser un engin en 2032…
Cette course va-t-elle dégénérer en affrontement? Aujourd’hui, une paix fragile règne dans notre espace. Il suffit de voir comment collaborent amicalement Européens, Américains et Russes dans la station internationale. Qu’en sera-t-il quand les grands pays commenceront à tracer des lignes sur le sol lunaire, à expliquer que certaines zones seront interdites d’accès. On sait ce que ce syndrome territorial provoque sur notre bonne vieille Terre. Désillusions, tensions, affrontements et guerres. Est-ce qu’il en sera de même à 384 400 km de notre caillou?