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Déjà huit

C’est écrit sur les écrans d’information autoroutiers du pays : «Huit motocyclistes sont morts sur les routes cette année». On devrait y ajouter le mot «déjà». Car nous sommes à la moitié de l’année et il y a déjà plus de motards morts sur les six premiers mois de l’année que sur l’ensemble de l’année dernière.

Pour être précis, en 2017, les autorités compétentes ont constaté le décès de sept motards. En 2016, ce triste chiffre était de seulement trois. Que s’est-il passé en deux ans pour que le nombre de motards trouvant la mort sur les routes du Grand-Duché triple ? La question est pour le moment sans réponse tant les causes peuvent être multiple et tant chaque accident est différent. Mais c’est peut-être le moment de rappeler à l’ordre les usagers de la route avant la période estivale et éviter d’alourdir le bilan de la sécurité routière.

Le constat le plus alarmant est encore une fois l’utilisation du téléphone au volant. Impossible de circuler un jour au Luxembourg sans croiser un automobiliste avec son téléphone dans une main et le volant dans l’autre. Pourtant, la police a durci le ton depuis 2015 concernant cette infraction qui est passible de 145 euros d’amende, plus le retrait de deux points sur le permis de conduire. Mais rien n’y fait. Il faut dire que la police ne peut pas mettre un agent dans chaque voiture ni même à chaque carrefour ou tous les deux kilomètres sur l’autoroute.

Le pire, c’est que, actuellement, même la voiture la plus basique a l’équipement «mains libres» en série. Est-ce que la technologie doit là aussi aider les gens à être responsables ? Est-ce que les constructeurs doivent développer une voiture qui détecte un téléphone en main et prévient, comme c’est le cas avec la fatigue ou le franchissement de ligne, que l’automobiliste est en danger ? Peut-être.

Sinon, le moyen le plus simple pour ces personnes ne pouvant pas se passer de téléphoner, d’écrire un message ou de regarder leurs e-mails pendant un trajet, c’est de prendre les transports en commun.

Jeremy Zabatta