Des élections post-Covid importantes se préparent en Europe. Et elles vont vite arriver. Le 26 septembre prochain, nos voisins allemands renouvelleront les membres du Bundestag et Angela Merkel a annoncé qu’elle ne se représenterait pas. En France, l’élection présidentielle aura lieu en avril 2022, dans une petite année. Et les premiers candidats commencent déjà à se faire connaître, à arpenter les plateaux de télévision ou les studios des radios. Chez nos deux voisins, la pandémie devrait être encore dans toutes les têtes des électeurs… en espérant qu’à ce moment elle sera quand même loin derrière nous et que les campagnes de vaccination auront fait leur effet ! Au Grand-Duché, les élections législatives sont prévues en 2023. Il restera un peu de temps pour que les candidats grand-ducaux tirent les enseignements des campagnes qui s’annoncent aux frontières.
Car la gestion de la pandémie sera au cœur de ces deux campagnes qui s’amorcent chez nos voisins, n’en doutons pas. Alors que nous n’en sommes qu’aux prémices de la lutte pour le pouvoir, le combat contre la maladie a déjà fait chanceler l’indéboulonnable Angela Merkel il y a quelques mois. Les critiques ont fusé et elles venaient même de son propre camp. Son parti, la CDU, devra essuyer les plâtres pour tenter de conserver une chance de garder le pouvoir. En France, le débat, déjà houleux sur la gestion de la crise sanitaire, risque d’être encore plus violent. Nous connaissons nos voisins pour leurs affrontements politiques sans retenue. Et, au milieu de cette âpre bataille, il risque d’y avoir à chaque fois les victimes de cette maladie, prises en otage dans l’argumentaire politique pour éliminer un camp ou pour en faire vaincre un autre.
La mesure n’existe presque plus quand une campagne électorale est lancée et nous risquons d’assister à une foire d’empoigne chez nos voisins comme nous en avons rarement connu… un peu comme la pandémie. Les fractures causées par la crise sanitaire risquent de s’aggraver si les candidats mettent leur dignité de côté. Et ce n’est pas comme cela que l’on peut construire ce fameux «monde d’après» enfin apaisé. Il y a déjà tant à reconstruire, gare à la casse supplémentaire lors de ces campagnes.
Laurent Duraisin