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Déficit humanitaire

Il est de coutume de célébrer une date symbolique. Selon cette logique, on a célébré hier la journée mondiale de l’Aide humanitaire. En réalité, l’heure n’est pas du tout à la fête. L’année 2023 a été la plus meurtrière jamais enregistrée pour les travailleurs humanitaires, avec un total de 280 victimes. Ce triste record risque encore d’être battu au bout de cette année 2024. «La normalisation de la violence contre les travailleurs humanitaires et le fait que personne ne rende de comptes sont inacceptables, inadmissibles et extrêmement dangereux pour les opérations humanitaires, partout», dénonce Joyce Msuya, cheffe par intérim du bureau humanitaire de l’ONU (OCHA).

Il est tout aussi tragique que la communauté internationale peine de plus en plus à mobiliser les fonds suffisants pour venir en aide aux plus de 311 millions de personnes nécessitant un soutien humanitaire. Selon l’OCHA, près de 48,7 milliards de dollars sont à récolter pour répondre à ces besoins. «Pourtant, (…) le financement est désastreux. Quelque 7,9 milliards de dollars avaient été reçus au titre des besoins de l’OCHA à la fin du mois de mai 2024, soit 18 pour cent de moins que le montant reçu à la même période en 2023 (9,8 milliards de dollars), et seulement 16 pour cent des besoins pour cette année», fustige le bureau humanitaire de l’ONU.

Hier, le ministère des Affaires étrangères, également en charge de la Coopération, a indiqué que le Luxembourg a depuis début 2024 apporté une assistance humanitaire dans 22 pays pour un montant total de près de 55,4 millions d’euros. Dans ce contexte, il faut aussi rappeler que le Grand-Duché demeure parmi les seuls pays au monde à consacrer 1 % de son revenu national brut à l’aide au développement. L’effort est considérable, mais trop peu d’États suivent l’exemple luxembourgeois.

Les conséquences se font notamment ressentir en Afghanistan, où 23,7 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire. Les fonds manquants font que seulement 4,9 millions d’entre elles peuvent être soutenues. Alors que les yeux sont rivés sur l’Ukraine et Gaza, il est urgent de prêter une plus grande attention aux autres pays et régions en grande souffrance. Le déficit humanitaire grandissant ne doit pas se creuser davantage.

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