Pour la deuxième fois en moins de deux ans, la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, se retrouve sous le feu des critiques en raison du moulin familial géré par ses parents. En automne 2019, la supposée absence d’autorisation pour la construction d’une chape en béton en pleine zone verte, visant à protéger le moulin contre les inondations, avait été dénoncée. À tort, comme l’ont confirmé les autorités compétentes dans la foulée. L’intention d’accabler davantage la ministre déi gréng, déjà affaiblie par l’affaire de la cabane de jardin, a échoué. Le mal était pourtant fait. Depuis cette semaine, la non-conformité du «Moulin Dieschbourg» en ce qui concerne la loi sur la gestion des déchets d’emballage sert comme prétexte à s’attaquer à la ministre Dieschbourg. Les reproches de népotisme et de conflits d’intérêts ne se sont pas fait attendre.
Carole Dieschbourg, lassée des attaques personnelles contre sa famille, a décidé, jeudi, de lancer la contre-offensive. Elle a émis une série de questions tout à fait pertinentes et qui doivent aussi interpeller. Or avant d’approfondir cette analyse, il faut reprocher à la ministre de ne pas avoir retenu la leçon de 2019. Une première fois attaquée pour son passé de meunière, elle aurait eu tout intérêt à s’assurer que le moulin familial est désormais exempt de tout reproche. Carole Dieschbourg affirme avoir lancé avant de devenir ministre fin 2013 la procédure pour que le moulin rejoigne Valorlux, l’organisme agréé pour la gestion des déchets d’emballage. Il semble que cette démarche n’ait jamais été achevée. Cette mégarde lui retombe aujourd’hui sur la tête, même si le contexte global mérite de ne pas s’attarder uniquement sur le manque d’anticipation de la ministre.
Les faits présentés jeudi par la ministre de l’Environnement posent en effet question. Entre les lignes, Carole Dieschbourg laisse transparaître que la bisbille sur le moulin familial, un tout petit producteur de farine et de café, est utilisée comme point d’attaque pour freiner, voire décrédibiliser, sa politique climatique. Des intérêts financiers et réticences ne sont pas à nier. Pas mal de déchets encombrants doivent encore être évacués pour réussir la transition écologique du pays.
David Marques