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Débranchons un peu

C’est un conseil qui nous vient de nos voisins belges, plus précisément de leur monarque, Philippe, qui, dans son allocution à la veille de la fête nationale du 21 juillet, hier, a mis en garde contre l’hyperconnexion aux réseaux sociaux. «Parfois, le monde virtuel envahit notre vie et s’impose à nous sans que nous l’ayons réellement décidé. […] Cela peut conduire à des relations superficielles qui ne laissent plus le temps au ciment humain de « prendre » et de construire durablement», a-t-il déclaré.

Sans mettre au pilori des avancées technologiques géniales qui ont véritablement révolutionné nos vies et sur lesquelles nous ne reviendrons pas, il est difficile de ne pas acquiescer au constat du roi des Belges. Une simple observation des rues de nos villes suffit. Si certains tee-shirts graphiques présentent l’évolution de l’homme depuis le singe à quatre pattes jusqu’à l’Homo sapiens sur ses deux jambes, on pourrait ajouter une nouvelle étape : celle de l’homme sur ses deux jambes, mais la tête courbée sur son téléphone. La Ville d’Anvers a par exemple carrément mis en place des voies piétonnes pour SMS sur le modèle des pistes cyclables pour les accros au portable.

Avoir 150 amis sur Facebook, c’est bien. Mais cela ne remplacera jamais la solide épaule d’un ami sur laquelle s’appuyer. Connaître quelqu’un ne se résume pas à ce qu’il «poste» ou «tweete». Au-delà des «like», des «LOL» partagés, le corps a également son importance : connaître quelqu’un, c’est le reconnaître à sa façon de marcher, de s’asseoir, de rire, de danser (ou de très mal danser). La plus belle vidéo de montagnes sur YouTube n’arrivera jamais à la cheville d’une simple balade dans le plus banal des champs à sentir la neige crisser et craquer sous ses pas.

Le dernier texto, le dernier mail, le dernier message sur Facebook, le dernier point info sur son site internet préféré peuvent bien attendre. C’est l’été, il fait beau, est-il si anachronique de lever la tête et de contempler le ciel, de chercher des formes dans les nuages plutôt que de courber l’échine pour suivre le dernier «buzz» à la mode sur un écran cellulaire?

Nicolas Klein (nklein@lequotidien.lu)

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