L’exemple luxembourgeois semble commencer à essaimer au-delà des frontières. L’Allemagne a également décidé de prendre à bras-le-corps le dossier du cannabis à des fins récréatives. Le gouvernement d’Olaf Scholz compte ainsi également ouvrir une porte à la légalisation. Le système qui a été présenté mercredi est en partie un copier-coller de ce que nous connaissons chez nous depuis le mois de juillet. Mais chez nos voisins, nous n’en sommes qu’au début du travail législatif.
L’Allemagne a donc abandonné l’idée que le tout répressif allait permettre de freiner la consommation du cannabis dans son territoire. Elle s’est fait une raison devant la popularité du produit et l’importance de son trafic. Aujourd’hui, place à l’encadrement de la consommation. Berlin compte aussi sur la responsabilité des habitants, des consommateurs. Le sujet fait malgré tout toujours débat dans le pays et cette nouvelle approche a provoqué une levée de boucliers. Le ministre de la Santé Karl Lauterbach, qui a présenté cette initiative mercredi, semble aussi gêné aux entournures.
Médecin et père d’une adolescente, il a annoncé en parallèle le lancement d’une grande campagne de sensibilisation à l’attention des jeunes sur les dangers du cannabis. Le ministre l’a dit lui-même devant les journalistes : pour le cerveau des jeunes, qui continue de se transformer jusqu’à l’âge de 25 ans, la consommation régulière de cannabis peut entraîner des problèmes de concentration irréversibles et des psychoses. Cette mise en garde n’a pas calmé l’association des pédiatres allemands qui a condamné l’initiative du gouvernement Scholz. Le ministre de la Santé bavarois (dans l’opposition) a aussi parlé d’irresponsabilité. Des tests devraient être lancés l’année prochaine dans certains Länder, histoire de juger sur pièce et de calmer les plus véhéments.
L’expérience grand-ducale pourra aussi contribuer au débat. Les prochaines visites de ministres luxembourgeois à Berlin ou en Allemagne vont avoir une saveur. Et il y a fort à parier que l’on ne parle pas uniquement de développement économique ou de relations diplomatiques lors de ces rencontres, mais aussi de joints et de plants de cannabis.