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De Rugy ou l’ivresse du pouvoir

Le couperet est finalement tombé, de façon implacable, pour le désormais ex-ministre français de la Transition énergétique et ancien n° 2 du gouvernement Philippe, François de Rugy. Dans la tourmente depuis une semaine, la position de celui qui avait également présidé l’Assemblée nationale s’avérait complètement intenable dans l’exécutif français, et cela dès les premières révélations de Mediapart.

Après avoir pu, dans un premier temps, bénéficier du soutien de son président, l’obstiné François de Rugy a finalement dû se résigner à présenter sa démission, hier, anticipant la publication d’une nouvelle enquête de Mediapart sur son usage douteux de deniers publics.

Si le lynchage médiatique de politicards n’est pas une pratique qui date d’hier – le président Macron est même allé jusqu’à évoquer « la République de la délation » – il faut bien reconnaître que De Rugy a provoqué sa propre déchéance et ne peut, en l’espèce, que s’en prendre à sa propre petite personne et à sa ridicule stratégie de défense.

S’enfonçant dans des sables mouvants, au fil des révélations scandaleuses, il a cru un temps pouvoir faire face à la « cellule de démolition », qui a délibérément été constituée pour l’anéantir. Mais c’était sans compter la pression de l’opinion publique qui, dès les premières révélations, avait déjà jugé et condamné le ministre. Sa crédibilité ayant définitivement été souillée et ce, dès les premières heures, il aurait certainement été plus judicieux pour le ministre de prendre ses responsabilités dès les premiers instants de vacillement. Car les Français ne sont pas dupes et l’erreur commise de vouloir persister et signer à tout prix, aura finalement eu l’effet inverse pour De Rugy, à savoir qu’il a signé son propre arrêt de mort, après avoir perdu la face devant des millions de Français.

Mais l’ivresse du pouvoir le menant au déni le plus total était probablement trop forte, à l’instar du champagne qu’il ne boit pas, car il lui « donne mal à la tête » ; plus on s’élève et plus dure sera la chute, dit le proverbe…

Claude Damiani