Avec le Canada, ce sont désormais trois États formant le G7 qui se disent prêts à reconnaître l’État de Palestine. Le Royaume-Uni avait décidé en premier de rejoindre la France. La diplomatie française, avec le soutien de l’Arabie saoudite, a en outre réussi à faire adopter cette semaine l’«appel de New York». Au bout de la conférence ministérielle, organisée au siège de l’ONU, ce sont 15 pays qui ont souligné leur volonté de reconnaître la Palestine comme État à part entière. Parmi les signataires figure avec l’Australie un quatrième membre du G7. Restent l’Allemagne, qui hausse progressivement le ton, le Japon, muet jusqu’à présent, et les États-Unis, où Donald Trump fulmine tout autant que Benjamin Netanyahu contre la dynamique déclenchée il y a une semaine par le président Macron.
Et le Luxembourg ? Après de longues années de tergiversations, le gouvernement CSV-DP et son ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel, ont enfin tendance à dire oui à la Palestine. Une motion adoptée par la Chambre et appelant à une reconnaissance «au moment opportun» date de décembre 2014. Déi Gréng et le LSAP pressent aujourd’hui le gouvernement de ne plus attendre pour passer à l’acte. Ils omettent néanmoins de préciser qu’ils ont formé, de 2013 à 2023, le gouvernement avec le DP. L’ancien chef de la diplomatie luxembourgeoise Jean Asselborn, en poste depuis 2004, n’a jamais trouvé le «moment opportun» que son successeur estime aujourd’hui arrivé. Mais Xavier Bettel a aussi longtemps freiné des quatre fers, affirmant qu’une reconnaissance de l’État palestinien ne doit pas uniquement être symbolique. La guerre menée sans aucun scrupule par le gouvernement israélien à Gaza et les engagements de l’Autorité palestinienne pour un nouveau départ sont les éléments qui font pencher la balance en faveur de la Palestine.
Le mouvement enclenché est censé encore augmenter la pression sur le gouvernement Netanyahu. En parallèle, l’UE, et donc aussi le Grand-Duché, doit enfin s’accorder pour lourdement sanctionner Israël. Sans quoi les manifestants réunis tous les soirs à Luxembourg continueront à avoir raison de clamer qu’une reconnaissance de la Palestine «est mieux que rien», mais que la démarche est «insuffisante».