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De Metz à Sarrebruck

Deux sommets transfrontaliers figuraient jeudi à l’ordre du jour. Le hasard du calendrier a voulu que Benjamin Haddad, le ministre français en charge de l’Europe, et Anke Rehlinger, la ministre-présidente sarroise, soient en visite à Luxembourg. Le double rendez-vous diplomatique a mobilisé presque l’intégralité du gouvernement luxembourgeois. Les ministres ont pu longuement échanger avec leurs homologues allemands et avec une délégation française qui était principalement composée de représentants régionaux.

Le Grand Est compte 5,6 millions d’habitants, contre environ 1 million pour la Sarre et 682 000 au Grand-Duché. À la lumière des pourparlers de cette semaine, on pourrait en déduire que le «grand» frère français affiche davantage de divergences avec le Luxembourg que sa «petite» sœur allemande. Une comparaison certes réductrice, mais qui met en évidence un constat : les discussions bilatérales n’ont pas abouti au même degré de satisfaction.

L’annulation tardive d’un point de presse commun par Benjamin Haddad a ainsi été suivie de déclarations en plus petit comité. Les résultats de la Commission intergouvernementale seraient insuffisants. «Le compte n’y est pas encore», tranche-t-il. L’intention est de mettre un coup de pression sur le Grand-Duché pour enfin s’accorder sur la hausse du télétravail et une rétrocession fiscale. L’argent reste ainsi le nerf de la guerre dans les échanges franco-luxembourgeois. Une circonstance qui fait oublier les avancées dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la mobilité.

La relation avec la Sarre demeure intacte, en dépit des contrôles aux frontières. Les deux gouvernements avancent manifestement sur la même longueur d’onde. Des investissements conjoints sont annoncés afin de renforcer la coopération dans des secteurs stratégiques : énergie et hydrogène, intelligence artificielle, numérique, technologies quantiques, cybersécurité et mobilité intelligente, avec des essais de «Robocars» à l’échelle transfrontalière. L’innovation doit ainsi être complémentaire, voire supérieure, à l’aspect financier. «L’un ne doit pas servir de banquier à l’autre. Nous sommes dans l’humain, pas dans la finance», souligne, à juste titre, Patrick Weiten, le président du conseil départemental de la Moselle.

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