Accueil | Editoriaux | De mars à septembre

De mars à septembre

Le Premier ministre souligne que nous vivons en ce début d’automne «dans un autre monde» qu’au printemps. Un monde dominé par une double guerre : l’une sur le front en Ukraine, l’autre sur le front énergétique. Le prix que nous – les citoyens vivant dans la paix et, globalement, dans la prospérité – aurons à payer n’est en rien comparable avec les atrocités que vivent au jour le jour les combattants et citoyens ukrainiens. On ne peut plus nier que l’invasion russe fait aussi des dégâts au Luxembourg.

Les dernières prévisions d’inflation du Statec sont effarantes. Dans le pire des scénarios, le prix du gaz pourrait exploser cet hiver de… 225 % par rapport à l’été. En janvier suivrait une facture d’électricité en hausse de 50 %. Il est déjà acquis que le gaz coûtera 80 % de plus dès octobre. S’y ajouteraient 10 % en novembre et 30 % en janvier. Le Statec n’exclut pas une augmentation cumulée qui pourrait atteindre les 160 % pour le gaz, avec en prime une hausse de l’électricité de 45 %.

Le cercle est vicieux : la flambée des prix de l’énergie dope l’inflation avec, à la clé, une hausse des prix pour les biens et services. Par ricochet, les tranches indiciaires risquent d’être déclenchées à un rythme effréné, avec un maximum de cinq index en à peine dix mois.

Fin mars, un petit mois après le début de l’invasion russe, le Statec misait encore, trop naïvement, sur le fait que la guerre prendrait fin au bout de quelques mois. Les prévisions de l’époque arrangeaient bien le gouvernement, également trop naïf. Après le versement de la tranche indiciaire d’avril et le report de celle prévue en juillet, un prochain index était annoncé, au plus tôt, pour début 2024. Qu’adviendrait-il si davantage de tranches tombaient? On les reporterait toutes à avril 2024. Heureusement, ce principe n’a pas été validé par la Chambre.

Si elle renvoie toujours vers le principe que la tripartite se réunirait à nouveau si jamais la situation empirait, la coalition tricolore, emmenée par Xavier Bettel, espérait vivre une année électorale 2023 sans tracas. Raté! La crise sanitaire a été une épreuve majeure. Le choc des prix risque d’avoir une tout autre ampleur. Songer aujourd’hui à un quelconque enjeu électoral serait une erreur monumentale.

Un commentaire

  1. Qui souffrira le plus de cette situation, tout le pays, mais les plus touché seront le secteur privé et les revenus les plus bas.
    Il faudrait peut-être revoir la copie des dépenses somptueuses et réduire les écarts de salaire entre les plus nantis et les autres