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De longues marches

Pas de blocages massifs, mais de nombreuses manifestations à travers toute la France. Le mouvement de contestation du 10 septembre 2025, monté dans les réseaux sociaux, n’aura sûrement pas eu l’ampleur espérée par ses organisateurs, mais fait figure de nouvel avertissement pour les forces politiques françaises. Et pas uniquement pour Emmanuel Macron et son parti.

La colère est vive et le pays est fracturé, nous l’avons déjà dit. Il suffit de voir le visage de l’Assemblée nationale défiguré par trois blocs : la gauche et l’extrême gauche d’un côté, le groupe macroniste au centre et l’extrême droite. Aucune de ces tendances politiques n’a de majorité absolue et la France navigue à vue depuis de trop nombreux mois déjà. Impossible de se mettre d’accord sur un gouvernement viable. Impossible de s’associer dans une coalition, comme c’est le cas dans tous les pays frontaliers. Non. La France reste la France avec ses divisions insurmontables et cette haine partisane tenace.

L’éjection de François Bayrou du siège de Premier ministre lundi est un nouvel épisode de la zizanie qui paralyse nos voisins englués, non pas dans une crise économique, mais dans une crise de la dette et de la gouvernance. D’ailleurs, l’image était saisissante hier avec, d’un côté, les manifestations et les nuages de gaz lacrymogène et, de l’autre, la passation des pouvoirs entre François Bayrou et son successeur, Sébastien Lecornu.

Mais cette tension politique et sociale serait-elle liée également à une tension concernant le chemin que veut prendre ce peuple toujours un peu «excessif»? Ce chemin impliquera les générations futures, au-delà de celles qui souffrent actuellement d’un lourd problème de pouvoir d’achat et d’inégalités qui se sont creusées. Remettre de l’ordre dans ce système qui a glissé sur la mauvaise pente et fixer un cap ne sera pas simple. Et c’est peut-être à cela que nous assistons depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. La recherche d’un chemin clair pour avancer. En attendant, personne n’est d’accord et tout le monde s’agite, s’affronte. C’est aussi ça, la démocratie. En France ou ailleurs.