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De l’espace à occuper

On se rappelle les commentaires moqueurs lorsque l’ancien ministre de l’Économie Étienne Schneider a dévoilé, en 2017, la stratégie du Luxembourg pour partir à la conquête des ressources spatiales.

Le «Space Mining», à savoir l’exploitation minière des astéroïdes, était vu comme de la science-fiction. Ça l’est peut-être toujours aujourd’hui, mais l’ambition de l’ancien gouvernement tricolore (DP, LSAP, déi gréng) constitue la rampe de lancement pour le développement d’un écosystème spatial luxembourgeois.

Un moment clé aura été en 2018 la création de la Luxembourg Space Agency (LSA). Le petit Grand-Duché s’est donc doté d’une agence spatiale, ce qui renforce aussi son statut auprès de l’Agence spatiale européenne (ESA).

Aujourd’hui, le Grand-Duché héberge 70 acteurs publics et privés actifs dans ce domaine. Ils comptent plus de 1 400 employés. Avec le lancement de plusieurs projets récents – en tête la création d’un Space Campus – ces chiffres devraient pouvoir être sensiblement revus à la hausse.

Le développement de projets ambitieux devrait suivre assez naturellement, aussi au vu de l’environnement favorable créé par le monde politique. Des budgets conséquents sont ainsi débloqués, encore récemment lors de la réunion du Conseil de l’ESA.

Le ministre Lex Delles a annoncé un soutien supplémentaire de 265,1 millions d’euros pour permettre à l’écosystème spatial de faire le prochain saut. Le budget global de l’ESA connaît une augmentation significative à 22,1 milliards d’euros, qui vise à renforcer encore l’indépendance de l’Europe dans le domaine spatial.

La reconquête de la Lune constitue le prochain objectif majeur. Les Américains de la NASA et les Européens travaillent, avec d’autres pays partenaires, pour remettre pied sur le satellite naturel de la Terre.

Le Luxembourg figurait parmi les premiers signataires du programme Artemis. Une preuve de plus d’une ambition qui va au-delà des retombées commerciales. L’intérêt économique n’est cependant pas à négliger.

Il reste de l’espace à occuper dans un secteur qui évolue parallèlement à celui de la défense, où le Luxembourg s’est aussi positionné comme un acteur clé. Le compte à rebours pour de nouvelles aventures est enclenché.