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De l’eau dans le vin

On n’est pas encore sorti du bois, écrivait-on dans notre édition d’hier. Désormais, il faudra trouver assez d’eau pour la mettre dans le vin des partenaires sociaux afin qu’ils puissent signer, à partir du 9 juillet, des compromis sur la réforme des pensions et la modernisation du droit du travail.

Les enjeux sont importants, les défis à surmonter le sont tout autant. Et la pression a encore augmenté d’un cran sur le gouvernement. Des échos provenant de la fraction du CSV, recueillis par nos confrères du Tageblatt, indiquent que la majorité parlementaire pourrait être en danger.

Marc Spautz et ses alliés de «l’aile sociale» du Parti chrétien-social se sentent encouragés par l’importante mobilisation des syndicats et de la société civile, samedi, à réclamer des concessions, notamment sur la généralisation du travail dominical.

Sur les retraites, d’importants points de discorde ne sont également pas exclus. Il est donc à saluer que le chef de gouvernement signale dorénavant sa volonté de négocier plus en profondeur sur l’ensemble des pistes mises sur la table.

Le gouvernement se retrouve dos au mur. Le patronat et les syndicats ne sont pas forcément dans une position plus confortable. L’OGBL et le LCGB ont décidé de saisir la main tendue par le Premier ministre. Ils vont se joindre à la CGFP pour renouer le dialogue en format tripartite.

Par contre, le front formé par les syndicats du secteur privé se montre intransigeant. L’exécutif sera-t-il vraiment prêt à s’engager formellement à ce que les organisations syndicales gardent le droit exclusif de négocier et signer des conventions collectives?

Jusqu’à présent, gouvernement et patronat étaient décidés à ouvrir la porte à la négociation d’accords d’entreprise sans le concours des syndicats. Imposer des accords collectifs ou interprofessionnels pour libéraliser les heures d’ouverture dans le commerce pourrait être plus facilement négociable, d’autant plus qu’une frange du CSV soutient cette piste.

Le fait que la discussion sur la réforme des pensions reprendra de zéro ne garantit cependant en rien un consensus.

Les trois camps devront être prêts à mettre de l’eau dans leur vin, y compris les syndicats, qui, remontés à bloc, vont très loin dans leurs revendications.

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