Tout le monde ne peut pas être un expert en histoire de l’art ou se passionner pour l’histoire de l’Antiquité. Mais tout le monde doit pourtant apporter son grain de sel – même si c’est du poivre – à n’importe quelle polémique stérile pour le plaisir d’exprimer son avis et de s’offusquer. La dernière polémique en date concerne la soi-disant représentation du tableau La Cène de Léonard de Vinci lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris.
Honnêtement, si je peux donner mon avis, la seule chose qui m’a choquée est que Philippe Katerine/Dionysos/Bacchus soit bleu comme un Schtroumpf ou un Na’vi d’Avatar. Dionysos/Bacchus est un dieu grec/romain de la vigne et du vin qui n’apparaît pas dans La Cène où figurent Jésus et ses apôtres. Un dieu grec/romain représenté nu et enguirlandé de fruits et de fleurs par tous les maîtres de la Renaissance et du baroque italiens comme, par exemple, le Caravage. Quand il ne présidait pas les bacchanales ou les fêtes dionysiaques entouré de bacchantes.
Les bacchanales étaient des fêtes religieuses dans le monde grec et romain apparentées plus tard aux orgies romaines. Là aussi, les peintres s’en sont donné à cœur joie pour représenter des corps nus dans toute leur gloire. Donc, une fois de plus, rien à voir avec La Cène, le dernier repas du Christ qui, certes, transformait l’eau en vin et dînait avec ses disciples, mais n’a jamais eu la réputation d’être un fêtard invétéré. Jésus est en général représenté de manière ascétique avec une couronne d’épines et sans artifice.
Les polémistes aiment mélanger les pinceaux et enduire d’erreur. Il ne faut pas tout confondre et éviter d’étaler de la confiture qu’on n’a pas. Que des drags et un homme nu choquent certains est un autre problème. À l’époque de la tragédie grecque, les acteurs se grimaient en femmes et les jeux de l’Antiquité célébraient les corps des athlètes qui s’affrontaient nus. Et je coupe le son…