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De l’aiguilleur au pilote

Il a montré la voie à de jeunes politiciens mais à des moins jeunes aussi. Depuis l’annonce de son décès mercredi soir, tous les partis politiques ont reconnu en lui l’incarnation de l’intégrité et de l’action en politique. Un homme d’idées qui savait les concrétiser à force de détermination et de patience, de dialogue.

À ce titre, il est un exemple pour beaucoup de politiciens. Camille Gira a donc placé la barre très haut et sa disparition ne pouvait que s’apparenter à un choc brutal car c’est bien ainsi qu’elle a été ressentie. Au ministère du Développement durable et des Infrastructures où il officiait, les mines sont tristes et les mots manquent.

Il a laissé sur son bureau des dossiers qui ne peuvent prendre la poussière. Il faudra bien quelqu’un pour reprendre le flambeau et poursuivre l’œuvre du secrétaire d’État. Il a tracé le sillon, il va falloir garder le cap. Les verts perdent un poids lourd, un des meilleurs politiques du pays tous partis confondus. S’il a été le compagnon de route des François Bausch, Viviane Loschetter ou encore Henri Kox, celui qui est resté près de lui jusqu’à la dernière seconde, Camille Gira sera à tout jamais l’inspirateur des jeunes générations, surtout dans le sérail des écologistes, dont certains sont déjà fort motivés à marcher dans ses pas.

Lui qui fut aiguilleur du ciel, guidant les avions sur leur route, prend aujourd’hui la place du pilote. Un pygmalion, un mentor pour ceux qui l’ont vu travailler tout au long de sa carrière et ceux qui découvrent encore aujourd’hui le fruit de ce travail, à Beckerich et ailleurs.

Nul n’est irremplaçable. En ce qui concerne Camille Gira, il est permis d’avoir un doute.

Geneviève Montaigu