«Le Luxembourg a tous les atouts pour relever le défi», estime Michel Simonis, le directeur général de la Croix-Rouge luxembourgeoise. Le défi auquel il fait référence est l’inclusion sociale et le soutien à apporter aux plus fragiles de notre société. Sans-abri, toxicomanes, personnes vivant dans la précarité, monoparentaux, chômeurs de longue durée… La liste de ceux qui ont besoin de soutien est longue.
Le système de sécurité sociale constitue encore et toujours le principal bouclier permettant d’éviter qu’une crise sociale profonde ne s’installe au Luxembourg. «Si le Grand-Duché est le pays de la zone euro pour lequel le taux de risque de pauvreté avant tout transfert est le plus élevé (46 %), les transferts sociaux et les pensions diminuent ce risque de 28,6 points de pourcentage», écrit ainsi la Chambre des salariés (CSL) dans son Panorama social 2020. Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, aime d’ailleurs renvoyer vers les transferts sociaux pour illustrer l’effort consenti par le gouvernement pour combattre la pauvreté.
Cela n’empêche pas que le taux de risque de pauvreté pointe à 17,5 %. Chaque année, ce taux augmente de 1,8 point de pour cent, contre 0,4 point dans la zone euro. Et cela n’empêche également pas que le système de sécurité sociale soit victime de lacunes. De nombreuses personnes passent entre les mailles du filet. Une couverture médicale universelle fait notamment toujours défaut, comme l’a rappelé, mardi, l’OGBL. Dans bien d’autres domaines de la lutte contre les inégalités sociales, le gouvernement peine à avancer. Une imposition qui privilégie les entreprises et le capital, le blocage continue à propos de la revalorisation des allocations familiales ou les hésitations à sévir avec force contre la spéculation foncière ne sont que quelques exemples qui provoquent l’ire du camp syndical.
Le bras de fer engagé avec les responsables politiques ressemble de plus en plus à une bataille contre des moulins à vent. Il n’est pourtant pas à nier que d’importantes sommes sont mobilisées pour atténuer le choc social. Il s’agit d’un des atouts majeurs pour faire face au défi évoqué par la Croix-Rouge. On peut davantage douter que la volonté de passer de la parole aux actes soit présente.
David Marques