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Dans l’ombre populiste

Le Vieux Continent se prépare à élire ses représentants au Parlement européen. Il faut bien l’admettre, les partis d’extrême droite et populistes connaissent une croissance spectaculaire dans les sondages. Que livrera le scrutin dimanche soir ? Nous verrons bien, mais de nombreuses thématiques sont passées aux oubliettes. L’environnement ? Pas très important pour beaucoup. Un exemple : les manifestations d’agriculteurs aux quatre coins de l’Europe ont provoqué une marche arrière conséquente concernant la protection de la nature et des eaux, qu’elles soient en surface ou dans les nappes phréatiques. Et que dire de la faune et de la flore. Tant pis pour les générations futures, il y a des élections le 9 juin. Au niveau des énergies, il a fallu trancher pour se dégager des ressources fossiles et le nucléaire a de nouveau le vent en poupe. Une technologie du milieu du XXe siècle pour nous rendre indépendants ? Nous sommes partis pour, malgré les protestations de certains pays.

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Ces débats ont été complètement mis à la marge et remplacés par d’autres sujets. Des sujets également éminemment sensibles et qui font, eux, les beaux jours des partis extrêmes avec leur vision parfois très simpliste. L’immigration a tenu le haut du pavé dans cette campagne à dimension continentale. Chaque parti tentant de faire son beurre sur cette problématique pour rassembler autour de slogans basiques. Comme si stopper ce flux migratoire pouvait se faire avec quelques slogans bien sentis, en un claquement de doigts, en invoquant une formule magique. On attendra les actes et surtout la méthode. Certains électeurs risquent d’être bien déçus. La guerre en Ukraine a aussi été l’un des grands thèmes de cette campagne européenne. Certains estiment qu’arrêter d’aider l’Ukraine mettra fin à la guerre et permettra de calmer l’ogre Poutine. Baissez les yeux quand on vous menace constamment n’est pas un acte de courage, mais un aveu de faiblesse qui réjouira le tortionnaire du Kremlin. Pauvreté, intégration de nouveaux membres, diplomatie, défense, industrialisation, union à renforcer, solidarité, enseignement supérieur, recherche, emploi… d’autres sujets critiques pour notre continent existent. Resteront-ils dans l’ombre lors de ce scrutin?